C’est ici même, dans la rubrique « commentaires » que j’ai trouvé, au début de ce mois, une Parole de souris (masquée), me conviant à l’échange ! Une belle initiative que ces cartes blanches qui donnent la parole aux auteurs, illustrateurs, éditeurs, libraires… de La luciole masquée ! Alors bien sûr je me suis prise au jeu ! Je vous en livre ici un extrait.
La première interview de ce blog, la mienne pour « La souris qui raconte » ! Pour la suite, rendez-vous sur le site de la Luciole, en descendant un peu…
– Votre nom et le nom de votre maison d’édition ?
Françoise Prêtre pour « La souris qui raconte »
– En quelques mots décrivez-nous votre parcours professionnel ?
Diplômée en arts graphiques en 1979, j’ai une expérience de vingt ans en communication et production dans le secteur B2B. J’ai été successivement illustratrice, créatrice de mode, directrice artistique et directrice de production.
– Qu’est-ce qui vous a poussé à vouloir devenir éditeur ?
Une pulsion frénétique de retourner à la création (trop de production tue la création). Suite à un licenciement en 2008 (à l’âge de 52 ans) j’ai fait le bilan de ma carrière professionnelle et je me suis interrogée sur ce que je voulais faire du temps qu’il me reste à travailler, vous savez celui-là même tellement débattu ces temps-ci ? Ce à quoi je dis par ailleurs, quand on aime, on ne compte pas !
J’ai écrit des textes pour la jeunesse que j’ai adressés aux éditeurs papier. En attendant leurs réponses (quand elles me revenaient) a commencé à germer en moi, l’envie d’être mon propre éditeur (je vous le fais court, mais le cheminement analytique et intellectuel a été beaucoup plus long que ça, et en parler ici ferait fuir les courageux lecteurs anonymes !).
Pendant 20 ans j’ai réuni des personnes aux compétences complémentaires pour transformer en succès les actions publicitaires ou les produits (livres, catalogues) de mes clients. Pourquoi n’utiliserais-je pas cette expertise pour moi-même ? L’idée de devenir éditeur a donc fait son chemin. Dans le même temps, j’ai beaucoup tourné dans les salons, les librairies (secteur jeunesse)… j’ai étudié la concurrence, quoi ! L’édition jeunesse est un secteur extrêmement éclectique, riche, talentueux ! Comment me ferais-je une place dans ce milieu et comment serais-je reconnue ? Alors j’ai regardé du côté du lecteur, de cet enfant dont on dit qu’il appartient à la « digitale native » et je me suis demandée si c’est par l’édition papier que je voulais le séduire ? Lui proposer quelque chose de différent, de nouveau, qui le plonge évidemment dans la lecture, mais une lecture développée sur son support de prédilection, les écrans.
– Depuis quelle année existe votre entreprise ?
La souris qui raconte est née le 1er juin 2010.
– Comment est née votre maison d’édition ?
De la rencontre hasardeuse d’un grain de sable avec un grain de folie.
… et puis plus loin, il est question des auteurs et illustrateurs, mes partenaires dans cette aventure, sans lesquels je ne suis rien. Une équipe épatante, oserais-je dire dévouée ? Pour certain(e)s, j’en suis sûre !
– Comment avez-vous rencontré les illustrateurs avec qui vous avez travaillé ?
Les écoles sont une mine d’or, à commencer par celle que j’ai faite (l’ESAG Penninghen), mais les réseaux sociaux comme facebook ou viadéo regorgent d’adresses web qui révèlent bien des talents ! Ajouté à cela quelques messages postés sur « La luciole masquée » ou « Fous d’anim », et vous disposez d’un choix largement suffisant pour le besoin d’une année de production.
– Racontez-nous comment se déroulent vos relations avec les auteurs/illustrateurs.
C’est plutôt une question à poser aux auteurs/illustrateurs, mais j’ai le sentiment que les relations sont bonnes et basées sur la confiance. « La souris qui raconte » joue un peu les apprentis sorciers avec son concept de lecture en ligne ! Je suis honnête avec les auteurs/illustrateurs, et ne leur cache pas la part de risque. D’ailleurs, ils s’en inquiètent dès le départ de notre collaboration. Le risque zéro n’existe pas, mais c’est aussi valable pour l’édition papier ! Les arguments que je développe alors sont, « La souris qui raconte » n’a pas de tirage moyen, elle met en ligne des œuvres pour une durée indéterminée, lesquelles ne sont pas assujetties aux ruptures de stock et sa cible (les 7-10 ans) se renouvelle constamment, alors ça peut prendre du temps, mais c’est du temps qui n’est pas perdu.
Encore une fois, merci à vous tous !