Le dernier livre numérique enrichi « Louise ou la vraie vie » est en ligne sur La souris qui raconte depuis maintenant une semaine ! Je n’apprends rien à nos chers lecteurs, en disant que cette œuvre est le résultat d’un travail collectif extraordinaire. Sous la direction pédagogique de Patrice Quélard, « Louise ou la vraie vie » a non seulement été dessinée par des enfants (une classe de CM2 et une de CLIS2), mais aussi lue, et chose plus inattendue, signée en langue des signes. LSQR a voulu comme à chaque nouvelle mise en ligne, se rapprocher un peu plus de ses auteurs et illustrateurs… d’un genre un peu différent ! Après avoir répondu à leurs questions, c’est à leur tour maintenant…
LSQR : Comment est née l’histoire de Louise ou la vraie vie ?
On a lu des livres (en particulier 2 graines de cacao), vu des films comme La Controverse de Valladolid et on a beaucoup travaillé sur la traite des noirs, notamment en visitant le pavillon esclavage du musée d’histoire de Nantes.
LSQR : Ce texte, avant de figurer comme livre numérique (édité où vous savez) a eu une première vie sous forme de pièce de théâtre. La transformer a-t-elle été compliquée ?
Oui ! Il a fallu réduire le texte de la pièce, c’était long. Faire les illustrations, ce n’était pas facile de reproduire le même personnage plusieurs fois. Pour l’enregistrement, si on butait sur un mot, il fallait tout recommencer. Pour les signes c’était la même chose. Le story-board était également une étape compliquée, plus d’ailleurs pour imaginer les illustrations qui n’existaient pas encore que pour découper le texte. Bref, 6 mois de travail ! Mais quand on voit le résultat, ça en valait la peine !
LSQR : Je le crois aussi ! Quelle différence faites-vous entre la version théâtrale et la version numérique ?
Le théâtre c’était plus facile car moins long et on avait finalement qu’à apprendre notre texte. Pourtant, beaucoup de choses de la pièce ont été supprimées : le chant de marin, le menuet (une danse baroque), la danse tribale, la scène de l’institut, la scène où Louise est refusée à l’école « normale » par la directrice et qu’elle la dessine… avec une tête de cochon !…
LSQR : Pensez-vous que votre travail aurait été différent si le livre avait été réalisé sur support papier ?
Oui, le texte aurait dû être plus long sur papier car avec l’animation on peut raconter des choses qu’on n’a pas besoin d’écrire. Par exemple : les marins qui transportent des caisses, l’esclave qui a le mal de mer…
LSQR : Vous avez découvert en classe le résultat de votre ouvrage, qu’en pensez-vous ? Avez-vous des déceptions, ou au contraire êtes-vous agréablement surpris ?
On aurait peut-être dû prolonger l’extrait gratuit un peu plus loin pour donner davantage envie de lire la suite. Ceux d’entre nous qui avaient écrit la pièce de théâtre ont été un peu déçus de devoir la raccourcir autant. Sinon, sur la qualité du résultat, on est vraiment très agréablement surpris, à part 3 rabat-joie dont nous ne citerons pas les noms… (rires)
LSQR : Envoyez-les moi ces rabat-joie que je les prenne entre quatre z’yeux ! (rires) … Aimeriez-vous reproduire une expérience comme celle de Louise ?
Oui !!! Sauf un rabat-joie dont nous… etc. C’était vraiment… cardiologique ! (note de l’enseignant « secrétaire » : ce barbarisme superlatif l’a emporté d’une toute petite voix sur « exceptionnel » « extraordinaire » et « sublime ».) Vous noterez au passage que nous avons perdu 2 rabat-joie en cours de route (rires encore plus rigolards) !
LSQR : Ils ont peut-être eu peur de la souris ?! Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté finalement ?
On a appris comment on fait des livres interactifs, comment les animations sont planifiées. On a appris à raconter une histoire et à l’illustrer et puis tout le travail que ça représente pour être édité. On a appris à transformer un type d’écrit en un autre. On est entré dans le détail de l’histoire de l’esclavage, et on a appris des choses sur le passé de Nantes, c’est de l’histoire locale pour nous, Nazairiens. Ça nous a aussi permis de voyager, dans le réel comme par l’esprit !
LSQR : Wouah, alors là respect les enfants (émue) ! même pour le dernier rabat-joie ! Bon… comme vous me tendez une perche avec le livre numérique, j’ai envie de vous demander ce que vous en pensez ! et particulièrement ceux édités par La souris qui raconte ?
On aime les livres numériques car il y a un petit « plus » : les personnages qui bougent, les voix qu’on entend, la musique…
La moitié d’entre nous préfère pourtant les livres normaux parce que : on peut les emmener partout, on peut imaginer les personnages, c’est moins fastidieux pour y accéder, on peut mettre 1 marque-page.
Pour les histoires de LSQR, on aime bien, mais on préfère les histoires à jouer que les histoires à lire, c’est plus marrant, c’est plus actif !
LSQR : Merci à vous chers enfants ! N’hésitez pas à dire à vos parents (pour la moitié d’entre vous qui préfère les livres numériques), qu’en plus du petit « plus » dont vous parlez, il y a en à un, bien plus grand ! Une nouvelle approche de la lecture qui passe par les écrans. Est-ce que cela ne vaut pas le coup d’essayer de les utiliser pour lire, plutôt que pour jouer ? Ça change non ?
J’invite vos parents à acheter l’histoire (2,70€ dont 2€ reversé à l’UNAPEDA) !