19 | 05
2014

AliceAffA3_Mise en page 1A.L.I.C.E est l’acronyme de Association pour la Lecture, l’Imagination, le Conte et l’Ecoute et ces trois jours passés à L’Aigle n’ont en rien démenti l’ambition de sa noble mission.

Françoise Garcia (trésorière de l’association) m’avait contactée il y a plusieurs mois de cela pour me convier à présenter La Souris Qui Raconte aux classes de la région. Départ jeudi dernier à 7h pour une arrivée à 8h30 à L’Aigle, direction le collège Molière où m’attendait madame la Principale. Les rencontres des cinq 6e ont commencé par l’accueil de deux classes en une, en grande difficulté. J’avais en face de moi 30 paires d’yeux complètement hermétiques à ma présentation (certains se sont même endormis m’a confié l’enseignante plus tard). Sachant que j’allais à la rencontre de 6e pour la première journée, j’avais préparé ma présentation en conséquence : explication de ce qu’est un éditeur papier et numérique, ce qui distingue l’un de l’autre, les différents supports possibles de lecture numérique avec questions pour créer l’échange ! Lorsque j’ai interrogé ces jeunes sur leurs dernières lectures, leurs réponses furent unanimes. Aucunes ! Je ne sais même pas si certains ont été sensibles à la lecture de Conte du haut de mon crâne, le titre de La Souris Qui Raconte le plus adapté à leur tranche d’âge, mais je ne suis pas arrivée à créer le lien, et j’en étais désolée. Parler lecture à des jeunes qui ne lisent rien de rien et qui, pour beaucoup, n’ont aucun livre chez eux, demande une approche qui m’a fait défaut. Pour ce qui est des autres classes, l’échange et le partage ont eu lieu. Leur intérêt à vite fait oublier la première heure de la journée, et je peux affirmer que certains d’entre eux sont vraiment tombés sous le charme du très beau conte de Séverine Vidal !
À la fin de la journée, j’ai été conduite pour écouter un conte dit par Bruno de La Salle dans un atelier annexé à un hôpital avec service de psychiatrie où l’on pratique l’art thérapie ! Dans l’assistance, des gens comme vous et moi, à priori, sauf que l’hôpital est aussi la résidence secondaire de ces hommes et femmes. Le conte, dit avec la voix musicale du conteur, était si « abracadabrantesque » qu’il m’est très difficile de relater ici les circonvolutions du texte mais l’attention et l’écoute des auditeurs étaient palpables, donnant au récit une dimension encore plus extraordinaire !
La première fois que j’ai entendu ce type de conte, c’était au salon du livre de Paris cette année, avec des conteurs œuvrant pour l’éditeur Oui Dire. Des récits qui semblent totalement décousus, à l’écoute desquels on se demande où le conteur nous conduit, et qui finalement arrivent bien quelque part ! Ils sont un régal pour l’oreille !
Le lendemain de nouveau cinq classes, primaires cette fois, des CE2 au CM2 à Aube et Randonnai.
— Bonjour les enfants, je m’appelle Françoise et je suis éditeur de livres numériques.
— Bonjour Françoise, répondaient-ils en cœur.
Explication rapide de ce qu’est un éditeur ! Notion totalement abstraite à cet âge où l’auteur est le plus largement assimilé à l’éditeur, sauf pour un érudit qui savait ! Et puis écoute et lecture de Thibaut au pays des livres, Antiproblemus veut sauver la terre, L’ogresse et Ogre doux dans des CDI largement équipés. Ordinateurs, rétro projecteur, TBI… Une très très belle journée, ponctuée de petites perles que seuls les enfants savent faire et qui s’est terminée par une ballade contée dans la ville de L’Aigle où quatre contes ont su retenir l’attention des plus dissipés !
Pour terminer, samedi, fête du Livre pour Enfants sur le thème du Voyage. Une organisation au top, des bénévoles ad hoc et une ambiance bon-enfant joyeuse et généreuse. On pouvait y découvrir les œuvres des patients de Laetitia (l’art thérapeute) et les œuvres des enfants des écoles de la région. Remarquables à bien des égards ! Pendant cette après-midi qui devait être une après-midi de dédicaces pour moi également (petit moment de panique, dédicacer quoi ? Les Cartes à Lire ? Ah non, je ne suis pas l’auteur !), j’ai eu la chance de rencontrer Hélène Micou qui dédicaçait ses Roulé le loup et Le chat ventru chez Didier Jeunesse. Elle a fait un tabac !!!
Difficile confrontation du papier et du numérique… Je présentais les Cartes à Lire de Conte du haut de mon crâne et Il suffit parfois d’un cygne qui ont quand même remporté leur petit succès, et j’ai pu les présenter à la libraire du salon représentant la librairie Le Passage.
Trois jours intenses et riches en rencontres ! Moments magiques, parenthèse enchantée… merci Françoise(s), merci Joselito !

Ballade Contée-1

Ballade Contée-2
Ballade contée

La Ribambelle-automne

La Ribambelle-été

La Ribambelle-hiver

La Ribambelle-printemps
Ecole maternelle La Ribambelle


Si le calme est de mise sur le front des publications, c’est qu’il faut du temps au talent pour se réaliser. Chacun avec son style et sa méthode, les images se dessinent au gré de l’imagination de leurs créateurs ! En exclusivité et pour les curieux impatients, quelques exemples de ce qui se mijote en coulisses.

« Mon ami crocodile » sur les mots tout doux de France Quatromme, à paraître dans la collection Histoires à lire.

Mercredi 1er juin

Elle est belle, Gisèle. Ses yeux, on dirait des lacs et ses cheveux sont fins comme du fil à coudre. J’aime quand elle les tire en arrière. Pour vous dire la vérité, la plupart du temps, je n’ose pas vraiment la regarder de face. Il faut comprendre, ça me fait vraiment trop d’émotion. Alors je la regarde plutôt de dos quand elle se retourne en me disant : « Désolée Paco mais j’ai vraiment beaucoup de choses à faire ! » et qu’elle fait claquer ses chaussures sur la chaussée. Elle est comme ça Gisèle, elle ne le fait pas exprès ! Mais demain, c’est décidé, je mettrai ma cravate porte-bonheur et je l’inviterai à boire un thé…

Pour les illustrations c’est Parastou Hagui qui a accepté de donner vie aux personnages bigarrés de ce livre écrit comme un journal ! Sa technique, travailler sur des grandes illustrations, qu’elle redivise ensuite et anime en déplaçant les objets dans leur cadre.

Mon ami croco-image globale

strips croco

Ensuite paraîtra, dans la collection Histoires à jouer« Une botte pour deux » écrit par Sophie Belin (Babelle) et illustré par Anne-Sophie Gousset à qui l’on doit déjà l’excellent « Zila et le chevalier ». La particularité de ce livre numérique sera de sortir d’abord sous forme d’application avec comme objectif Montreuil et ses pépites ! Le story-board en illustration vous explique dans le détail ce qu’Anne-Sophie imagine pour chaque étape inhérente à la conception de l’ouvrage de 34 pages. Un truc de dingue !

Tralala_Rech_montageFeeChouette, c’est les vacances pour la fée Tralala, mais voilà qu’elle reçoit, juste avant son départ, un message de SOS mariage.
Vite, venez au secours du roi Zigomar ! De méchants nuages flottent autour de ses pensées, seule une princesse saura le dérider !
Flûte de flûte, se lamente la fée, ce roi ne songe qu’à inventer des machines, comment faire pour l’intéresser aux princesses ? Tralala, c’est une mission pour toi !…

Tralala_Storyboard_v0-3

Troisième gros chantier, également dans la collection Histoires à Jouer, un livre écrit par une des auteures fétiches de La Souris Qui Raconte. Cathy Dutruch nous transporte une fois encore ; après Ogre doux et La petite musique du Monde, la re-voici avec « Pour tout l’or du Monde », un texte d’une grande poésie, tout comme les deux autres, mais un brin plus engagé. C’est Juliette Lancien, l’illustratrice d’Ogre doux qui reprend sa palette et nous livre plus bas quelques uns de ses secrets.

Mon père avait construit sa maison au pied d’une petite colline moussue. C’était une œuvre de pierres sèches qui laissaient passer les courants d’air. Sur la façade qui brûlait au soleil de l’été, un rosier rouge supportait autant de fleurs que de moineaux. Je me penchais par la fenêtre peinte en bleu, je sifflais, je rêvais, je me réveillais chaque matin sous un gros édredon de plumes de geais à pois rouges. Ma mère aimait le rouge et mon père le bleu. La maison leur ressemblait. J’écoutais le vent du soir dans les châtaigniers, j’entendais rire ces deux parents-là et je dévalais l’escalier trop raide, une marche rouge, une marche bleue, pour me brûler les doigts en mangeant de très petits chaussons aux pommes, dorés sur le dessus. Sur la toile cirée à carreaux bleus, un grand bol rouge de chocolat au lait  crémeux m’attendait.
Et puis un jour,
Un homme arriva…

Pour tout l'or du monde-1 Pour tout l'or du monde-2 Pour tout l'or du Monde-3
Je finirai sur un ouvrage dont j’ai déjà posté quelques illustrations sur la page Facebook LSQR, et dont j’ai pu remarqué l’intérêt que vous lui portiez. « La princesse aux pieds nus » est un conte écrit par Isabelle Wlodarczyk et illustré par Gaëlle Hersent, une merveille ! Encore… mais pour 2015 celle-là.

Dans la grand rue des Hommes-mal-chaussés, un petit cordonnier rêvassait devant son établi. Rémi tannait le cuir et fabriquait des chaussures depuis qu’il savait marcher. Il cousait des bottes de patience pour les hommes trop pressés, des bottes silencieuses pour les chevaliers discrets et des escarpins dorés pour les grandes dames aux cheveux bouclés. Lui, il portait des sabots, parce qu’il n’était ni une grande dame, ni un riche seigneur, ni un valeureux chevalier.
Un jour, une belle damoiselle et sa mère entrèrent dans sa boutique. Le maître-cordonnier, Monsieur Savate, qui faisait des ronds de jambe à tour de bras, s’empressa d’accueillir la damoiselle et de chercher chaussure à son pied…

La princesse aux pieds nus

 

Voilà, en espérant que ces menus secrets vous aient plu et vous donnent envie d’attendre… mais ne vous inquiétez pas j’ai encore quelques surprises dans ma besace !