Par Céline Lavignette-Ammoun et Gabrielle Richard

Alors que Paris et la région Ile- de-France sont bloquées par la neige, que la TVA à 5,5% progresse sur le front des livres numériques, La Souris Qui Raconte met en ligne sa cinquième « Histoire à jouer » ! Ne cherchez pas de rapport, il n’y en a pas, si ce n’est que dans quelques temps, lorsque vous et moi relirons ces lignes, nous aurons une meilleure idée du climat extérieur !

Voilà donc un conte pour enfants dans lequel il est question de livres et de bibliothèque, de mots et d’aventures ! Céline qui écrit là sa deuxième histoire pour La Souris Qui Raconte, « Voyage sur les ondes » était la première, nous offre un récit d’une belle facture rythmée. On y  croise une nouvelle fois avec plaisir, le petit chaperon rouge et Alice. Gabrielle quant à elle, a su créer une ambiance toute particulière avec des illustrations empreintes d’une grande poésie. Toutes les deux se sont prêtées avec amusement au jeu des questions, que vous commencez à bien connaître maintenant, chers lecteurs assidus !

LSQR : A quand remonte votre passion pour l’écriture et l’illustration ?

Céline :  Depuis que je sais tenir un stylo ! Quand j’étais petite, je passais des heures à confectionner des livres, en faisant tout de A à Z, depuis les dessins et l’histoire, jusqu’à la reliure !

Gabrielle : Depuis que je suis enfant. Je me souviens en particulier que je redessinais les « tintin » à ma façon !

LSQR : C’est amusant de vérifier au fil de ces petites interview rigolotes, comment les passions naissent tôt ! Dès l’enfance, pour la plupart ! Cette merveilleuse tranche de vie, au cours de laquelle prend racine une partie de ce que sera notre vie de demain… ! Et qu’est-ce que vos passions respectives vous apportent ?

Céline : C’est un fantastique moyen d’exprimer, de rêver, de voyager et de partager.

Gabrielle : Lorsque je dessine, je suis connectée pourrait-on dire, avec la source. Cela vient tout seul, naturellement. Je suis très inspirée quand je crée.  Souvent je me laisse guider par une force intérieure qui créerait pour moi. Je suis toujours très étonnée de voir ce que je fais. En fait, j’ai le sentiment que je ne suis qu’un medium, une « passeuse » d’images.

LSQR : Wouahh ! Une « passeuse » d’images, une bien belle métaphore pour une illustratrice ! Mais dites-nous un peu ce que vous faites lorsque vous n’écrivez ni ne dessinez ?

Céline : Quand je n’écris pas, je lis ce qu’ont écrit les autres et j’en fais des livres très sérieux.

Gabrielle : Je continue de créer : photos, bijoux, cuisine, en faisant et en donnant des cours de yoga… Je prends du temps pour moi et pour ceux que j’aime. Je me repose. Je ne fais rien, voilà en fait c’est ca ! ! c’est ce que je préfère !

LSQR : C’est vrai Céline que vous êtes vous-même éditeur, dans le secteur scolaire, je l’ai redécouvert en lisant la très jolie chronique de votre livre « L’oiseau rouge » édité par la toute nouvelle maison d’édition Nobi-Nobi. Une jeune équipe que j’ai croisée sur le salon de Montreuil, deux chouettes gars ! Vous baignez dans la lecture et l’écriture toute la journée ! Pouvez-vous nous dire  quels sont vos livres cultes ? Vous savez, ceux que vous emporteriez avec vous sur une île déserte ? Comme si quelqu’un avait une chance de se retrouver sur une île déserte ? Mais bon, soyons fous !

Céline : En littérature jeunesse, c’est Miss Charity de Marie-Aude Murail, Dans moi d’Alex Cousseau et Kitty Crowther. Et puis aussi tous les albums de Claude Ponti. En littérature vieillesse, les romans de Zola sont pour moi un modèle de narration et de sens de la description.

LSQR : Et vous Gabrielle, dont je suis sûre que vous aimerez vous retrouver sur une île déserte !

Gabrielle : Enfant : Biboundé et Tintin ou La marque jaune, ado : Arsène Lupin, sinon, la tout de suite : Se libérer du connu de J.Krishnamurti

LSQR : Une île déserte sur la banquise alors Gabrielle ! et pourriez-vous nous dire avec quel auteur vous auriez aimé travailler en binôme ?

Gabrielle : Aucune idée, du moment que l’histoire me porte…

LSQR : Et vous Céline, une envie d’illustrateur ?

Céline : Marjorie Pourchet, Olivier Tallec, Beatrice Alemagna… pour ne citer que les plus célèbres. Mais il y en a des tas d’autres !

LSQR : On arrive à la partie croustillante de mes petites questions ! Votre côté caché… ! Qu’est-ce qui vous fait vous lever le matin ?

Céline : Mon chat qui vient réclamer ses croquettes.

Gabrielle : La foi. Savoir que nous avons tous la lumière en nous. Vouloir établir le vrai, le beau, l’harmonie… la paix !

LSQR : Et qu’est-ce qui vous fait sortir de vos gonds ?

Céline : Mon chat qui dévore le coin de mes livres de chevet parce que je ne me lève pas pour lui donner ses croquettes !

Gabrielle : Quand je perd le nord ou plutôt l’étoile du berger !

LSQR : Vous êtes toutes les deux très mystiques, chacune dans votre genre ! Ça me plaît bien ! Avez-vous l’une et l’autre, une face Jekyll et l’autre Hyde ?

Céline : Le jour, j’ai un métier très sérieux avec des gens non moins sérieux. Et la nuit j’écris des histoires de princesses et de fantômes. J’aime bien ce petit côté caché de l’écriture !

Gabrielle : Je suis du signe de la « Balance » alors l’énumération serait trop longue (rires) !

LSQR : Si votre enfant voulait être écrivain ou illustrateur, quels conseils lui prodigueriez-vous ?

Céline : Mon premier va naître dans quelques mois, je ne lui donnerai surtout aucun conseil !

Gabrielle : Aie confiance…

LSQR : Céline, peut-être le même que Gabrielle alors, parce qu’aucun conseil, je trouve ça dur, nos enfants n’en ont-ils pas un peu besoin ? Libres à eux d’en faire ce qu’ils veulent, mais bon… Pour les mystiques mistigri que vous êtes si vous deviez renaître de vos cendres, avec la mémoire de votre vie, que garderiez-vous et que jetteriez-vous ?

Céline : Je garderai tout pareil, même s’il y a des tas de petits trucs que parfois je n’aime pas.

Gabrielle : Rien de rien, je ne regrette rien.

LSQR : Vous avez pas mal de points communs finalement, c’est plutôt marrant ! Et si vous deviez être un animal, une couleur, un met, un parfum et enfin quelqu’un d’autre, qui seraient-ils et pourquoi ?

Céline : Un animal : un chat, parce que j’adorerais passer mes journées affalée sur le radiateur.
Un met : du chocolat, parce qu’avec une bonne dose de cacao toutes les énergies repartent.
Un parfum : celui d’une fleur de jasmin, parce que cela me fait penser aux vacances.
Quelqu’un d’autre : ah, personne ! j’essaie déjà d’être moi-même (et ce n’est pas facile), alors pourquoi vouloir être un autre ?

SLQR : Pour le chat, on s’en serait douté ! Et vous Gabrielle ?

Gabrielle : Un animal : un dragon, le dragon est le gardien d’un trésor fabuleux caché au fond des mers. Là, il veille sur la perle miraculeuse qui renferme la sagesse et la connaissance, pure comme l’or, symbole de la perfection spirituelle.
Une couleur : le blanc pour la vacuité, la douceur, la légèreté, la présence invisible…
Un met : des pâtes… et pas forcement des panzani.
Un parfum : celui de la terre après la pluie (surtout si tropicale).
Quelqu’un d’autre : Bouddha ou n’importe quel sage… l’avatar !

LSQR : Céline, comment imaginez-vous vos histoires ?

Céline : En regardant la vie et les gens autour de moi. J’ai souvent l’impression de ne rien inventer, et de tout « piquer » à ce qui m’entoure. Le travail de création littéraire n’est en fait qu’un travail de recréation et d’assemblage, un peu comme le rêve qui, selon Freud, est une condensation d’images vécues pendant le jour.

LSQR : Vous êtes toutes les deux emplies d’une belle sagesse, et la douceur qui émane de vos propos est très reposante. Un grand merci à toutes les deux ! Je vous offre pour le plaisir, deux images du jour, qui collent assez bien avec la sérénité de notre échange.


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