Elodie est une enfant sourde. Isolée du monde dans sa bulle de silence. Elle n’est pourtant pas hermétique aux sentiments, et ses émotions sont toutes tournées vers un garçon de sa classe. Pas n’importe quel garçon, LE garçon… Vivien ! Laetitia, qui pour cette histoire a laissé de côté ses illustrations aux personnages tout ronds et tout mignons, est à la plume. Emilie est aux couleurs, acidulées. Car Elodie aime la vie, la danse, le rythme aussi et cet appétit à communiquer va lui faire braver le regard des autres.

Voilà… le décor est planté… Passons à notre questionnaire et laissez-vous aller. Livrez-nous un peu de vous sur l’excellent blog de La Souris Qui Raconte (si ce n’est pas moi qui le dit…rires) !

Commençons par parler de votre envie d’écrire et d’illustrer, allongez-vous… là… et dites-nous, ça remonte à quand et ça vous apporte quoi ?

Laetitia : A l’adolescence, j’écrivais pour moi, des poèmes principalement. Mais c’est il y a à peine plus d’un an que j’ai commencé à aller plus loin. D’abord en écrivant un roman, que je suis en train de finaliser, et puis de nombreuses histoires pour enfants. Cela me permet de formuler mes idées, de voyager, de rêver, de partager mon univers. Ça m’apporte surtout un bien-être, dont je ne saurai plus me passer.

Emilie : Ça remonte à mon enfance, je gribouillais partout partout partout ! Un peu trop même ! Et cela m’apporte beaucoup de bonheur et de plaisir ! J’ai l’impression de voyager quand je dessine, mon esprit est ailleurs et ça fait du bien !

LSQR : Que faites vous quand vous n’écrivez ou n’illustrez pas ?

Laetitia : Je lis beaucoup ! Enormément ! Je dévore des romans fantastiques, mon style favori, et aussi des mangas, des BD, car je suis amoureuse des images également. Je suis aussi une grande fan de séries et du coup, ça me prend pas mal de temps !

Emilie : Je flane beaucoup sur le net, je vais de site en site, j’aime beaucoup regarder le travail des autres. Et après… je reprends mes crayons ! Je n’arrive pas à rester très longtemps sans dessiner en fait !

LSQR : Laetitia vous lisez beaucoup, cette question risque d’être difficile, quel est votre livre culte, parmi toutes vos lectures ?

Laetitia : Oh lala, c’est difficile ça, c’est vrai ! Sans parler de culte, je dirai qu’il y a des auteurs qui m’inspirent et dont j’apprécie particulièrement le travail : Pierre Bottero (La quête et les mondes d’Ewilan et Le pacte des Marchombres), Lisa Jane Smith (Premonitions, Night World…), plus jeune, j’étais fascinée par le talent de Stephen King.

LSQR : Héhé, je savais que la question serait difficile, mais vous vous en sortez bien, et vous Emilie ?

Emilie : Alice au pays des merveilles.

LSQR : La réponse est précise, c’est celui-là et pas un autre. Il est vrai que chaque version est une nouvelle découverte et vous êtes sûrement d’accord avec moi, je pense notamment à la version illustrée par Rebecca Dautremer, une pure merveille ! Mais alors, votre album culte dans le secteur de la jeunesse ?

Emilie : Je n’en ai pas… ou trop plutôt (rires) !

LSQR : Et vous Laetitia ?

Laetitia : J’ai eu un vrai coup de cœur pour « La grande fabrique de mots » de Agnès de Lestrade et Valéria Docampo parut chez Alice jeunesse. Un texte touchant, des illustrations magnifiques, une idée transmise avec justesse. La parfaite combinaison.

LSQR : Vous avez piqué ma curiosité… alors pour ceux qui ne connaissent pas, découvrez une très jolie chronique qui nous vient de l’espace ! Il y est écrit avec délicatesse, comment l’association de l’auteur et de l’illustrateur est importante dans la réussite d’un album. Et vous, avec qui aimeriez-vous partager une création ?

Laetitia : Il y en a tellement ! S’il fallait tous les nommer, je crois que j’y passerai une heure ! Et je travaille déjà avec de nombreux illustrateurs talentueux, dont j’adore le travail. Je préfère me laisser surprendre par les rencontres, les affinités à venir.

Emilie : Je n’ai pas de préférence particulière, et j’ai la chance de travailler  avec de talentueux auteurs. Si l’histoire me plaît, je fonce !

LSQR : J’adore le métier que je fais, et en vous écoutant, je l’aime plus encore !
Est-ce que quelque chose en particulier vous fait vous lever le matin, à part la sonnerie du réveil bien
sûr ?

Laetitia : L’envie de savoir ce qui m’attend pour cette journée, principalement au niveau du boulot : un mail intéressant, une proposition, une illustration pour un projet… j’avoue, je suis une accro, j’adore mon travail !

Emilie : Heuuu ! Ben, c’est quand même mon réveil, dur, dur…

LSQR : Et qu’est-ce qui vous fait sortir de vos gonds (à part votre réveil Emilie) ?

Emilie : Ah beaucoup de choses ! L’injustice en général.

Laetitia : Les promesses non tenues…

LSQR : Et si vous deviez dévoiler à nos lecteurs votre côté Dr Jekyll et M. Hyde ?

Laetitia : Ah Ah ! La question piège, je crois qu’on est tous un peu comme ça ! Tantôt conciliante, tantôt intransigeante, parfois sur un seul et même sujet…

Emilie : Je suis très gentille et à l’écoute comme je peux être infernale !

LSQR : Deux nanas quoi (rires) ! Et si la femme que vous êtes, au lieu d’être bipolaire était un animal, une couleur, un met, un parfum et enfin quelqu’un d’autre, qui seraient-ils et pourquoi ?

Laetitia : Comme animal, un de mes chats !  J’en ai deux et tous les jours, je me dis qu’être eux, ça serait trop cool !
Toutes les couleurs, car elles ne sont jamais aussi belles que lorsqu’elles sont toutes réunies.
Pour le met, je crois que ça serait des crêpes, des tonnes et des tonnes de crêpes, miam !
Un parfum ? Celui des crêpes !
Si j’étais quelqu’un d’autre ? Une héroïne de roman.

Emilie : Un bambou. Ne me demandez pas pourquoi c’est ce qui m’est venu à l’esprit d’un coup… c’est bizarre comme réponse non (rires) !

LSQR : Laetitia, comment avez-vous imaginé votre histoire, quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Laetitia : C’est toujours difficile pour moi de répondre à cette question, car je me laisse beaucoup guider, je dis souvent que ce sont mes personnages qui me racontent leur histoire. Elodie avait simplement envie de dire aux enfants que même lorsque l’on est différente, on a les mêmes envies et les mêmes espoirs que les autres adolescentes et que l’on peut tomber amoureuse d’un beau garçon et surtout que cela peut-être réciproque.

LSQR : Pourquoi avoir choisi de traiter du thème du handicap, et de la surdité en particulier ?

Laetitia : J’ai toujours été une passionnée de musique et c’est d’ailleurs la voie que j’avais choisie au départ. A l’époque où je chantais, je me disais qu’il n’y aurait pas pire pour moi que de ne pas entendre la musique et de ne pas pouvoir parler. Partant de ce sentiment, j’ai commencé à écrire une histoire où une jeune fille privée des sons parvient tout de même à s’exprimer et surtout à être heureuse.

LSQR : Merci à vous deux, pour vos réponses et merci pour cette très belle histoire. Portons-la ensemble  jusqu’aux oreilles de toutes les petites filles sourdes qui sont intimidées par le regard des autres, et levons nos mains très haut pour les applaudir !


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