En préambule, et pour ceux qui n’auraient pas reçu mes vœux, je vous les transmets ici. Il est encore temps de s’embrasser et se souhaiter toutes sortes de belles choses pour 2018.
Pour ma part lectures, rencontres et créations m’émerveilleront ces prochains 300 et quelques jours !

La Souris Qui Raconte l’a commencée en beauté avec deux rendez-vous la semaine dernière. Le premier était organisé par l’association Lire et Faire Lire, et le second par la médiathèque départementale du Morbihan (MDM).

Deux rencontres, deux publics, deux températures !

IMG_6228Prévue de longue date, cette première rencontre de l’année me conduisait à Eaubonne, dans le 95, où j’avais déjà eu l’occasion de présenter La Souris Qui Raconte lors du salon du livre. J’appréhendais cette présentation face à un public de bénévoles à la retraite (pour la plus grande partie), parfaitement ignorant des questions numériques… alors des lectures numériques ! Imaginez un peu !…
Ma surprise fut belle ! La cinquantaine de représentants de l’association du département m’a en effet épatée par la qualité des échanges et leur attention. Face à un public curieux, animé par une même passion que la mienne, lecture et plaisir de lire et faire lire à haute voix, j’ai eu, semble-t-il, autant d’émotion à partager mes publications numériques, qu’eux ont eu à les découvrir et les écouter. Ma rentrée colère portée par la voix de Robin, les a ravis. Alors que je leur passais le micro pour les inviter à lire, ils m’ont prié de faire lire Robin, littéralement sous le charme de son interprétation.

Alors bien sûr, on a évité de parler formats (ce n’était d’ailleurs pas le sujet) et de questions trop techniques, mais cette première rencontre de l’année, sous l’égide de la LECTURE, a été d’une grande richesse. J’ai été enchantée par l’expérience, la première du genre menée avec un réseau de lecteurs bénévoles, et assez impressionnée par la démarche de la présidente de l’association du département : faire le choix d’inviter une éditrice numérique plutôt qu’un auteur à l’occasion de ces réunions mensuelles.

La seconde rencontre me transportait dans le Morbihan, à Auray précisément, pour participer à la troisième marmite numérique.
Organisée par Cyrille Noël de la MDM, que je remercie ici encore, les temps de la journée questionnaient sur « Où va le numérique ? » , avec en guise de clôture et de restitution « Où va la bibliothèque ? » … Un vraiment chouette programme ! La matinée donnait largement la parole à Pascal Desfarges, homme prolixe sur les questions du numérique, du Big Data ou encore de l’intelligence artificielle. Un type brillant sans aucun doute !
S’appuyant sur une présentation parfaitement maîtrisée, Pascal Desfarges nous a embarqués pendant près de deux heures à bord des mutations numériques et du monde de demain poussant inexorablement la porte du monde d’aujourd’hui. Comment se préparer, y faire face sans le craindre ? Alors que la projection mentale de ce que j’entendais m’invitait dans le film Minority Report, j’essayais d’imaginer la perception des bibliothécaires de l’assistance face à un tel discours. Si la brosse à dents connectée sera sans doute une réalité dans quelques années, je me refuse à croire que des puces seront implantées dans nos corps pour nous transformer en ordinateurs à sang chaud ! Et si tel devait être l’avenir de l’homme, au vu de mon parcours de vie, il ne sera pas le mien. Paix à mon âme ! Je ne supporte déjà plus les réseaux sociaux et leurs enfermements algorithmiques… alors être connectés dès la première poignée de mains manque trop de poésie, de hasard et de charme ! Mais il n’empêche, si le discours semblait parfois caricatural, il abordait des sujets tout à fait d’actualité comme les Tiers Lieus, Fab Lab (avec des références fréquentes à La Fabrique du Loch) et tous projets collaboratifs partagés librement. Résumer en quelques lignes la prestation de Pascal serait 1) prétentieux 2) forcément erroné (si je devais être prétentieuse), car certains passages me sont passés un peu au-dessus de la cafetière.
Pour autant, ce que je retiens aussi de cette journée, c’est la dichotomie entre matinée et après-midi.

DT0vYEqW0AAVTAp.jpg-large
© Cyrille Noël

L’après-midi était divisé en ateliers. Fab Lab (avec la Fabrique du Loch) d’une part et tablettes de l’autre. Je ne parlerais que de l’atelier tablette avec La Souris Qui Raconte (l’ubiquité n’étant pas ma spécificité). Celui-ci consistait à présenter mon offre aux bibliothécaires dont bien peu avaient eu la curiosité d’aller voir ce que le web raconte sur cette souris ! Et je n’ai pas séduit ! Présenter son travail, s’exposer en quelque sorte, est un art difficile. Imaginez-vous trente secondes face à un auditoire globalement amorphe, que vous essayer de stimuler par des questions et interactions et qui ne bronche pas ! C’est dur et j’aurais bien aimé avoir l’aisance et l’assurance de Pascal  ! Sans parler de ce grand moment de solitude qui s’amplifie a posteriori parce que le public est de facto concerné par la lecture, les livres et le numérique (thème de la journée).

Mon constat sur ces rencontres professionnelles de bibliothécaires, que je mène depuis plus d’un an maintenant, c’est qu’il existe quelques locomotives, dont Cyrille, qui portent un projet et le conduisent sur la durée avec l’espoir de faire des émules. Malheureusement la majorité regarde de loin, peu ou pas concernée, peu ou pas curieuse, avec pour résultat une inertie contre-productive.


Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *