Si le sujet avance tranquillement sur le front du livre numérique, qu’en est-il des applications ?

En lisant ce matin l’article d’Actualitté sur le droit de prêt du livre numérique, j’ai immanquablement dérivé vers la problématique des applications et des usages toujours pratiqués (voire revendiqués) par certaines collectivités. Depuis mon coup de gueule du 21 février 2014 (plus de deux ans déjà), je dois me rendre à l’évidence, les choses n’ont pas beaucoup évolué. Lorsque je me déplace en bibliothèques pour présenter les ressources de La Souris Qui Raconte, je constate avec fierté que celles-ci disposent souvent de presque toutes mes applications. La question qui suit en général est « sur combien d’appareils ? » et la réponse n’est jamais à la hauteur de mes attentes…

Apps LSQR
Ces applications sont aussi des œuvres de l’esprit

Bref… l’idée d’aujourd’hui n’est pas d’être redondante avec mon article de 2014, mais plutôt de partager avec vous un avis convergent d’une autre professionnelle de l’édition pure-player et de vous permettre, si son article n’était pas arrivé jusqu’à vous, de croiser nos deux regards et  de considérer que des choses doivent être faites pour permettre à la petite édition numérique de survivre. Soutenir la production de titres de qualité consiste, a minima, à appliquer certaines règles de simple bon sens.

Rendez-vous sur le site de cotcotcotapp ! Le billet d’Odile Flament est plein d’humour et colle parfaitement à la réalité d’un marché qui se cherche… sans se trouver !


06 | 01
2016

Résolutions et bilans vont souvent de pair avec une nouvelle année. De juin 2010 à janvier 2016, pas loin de 66 mois d’aventures trépidantes !… Et pour les 66 à venir ?

Si la motivation est toujours la même, la quête de reconnaissance n’est plus aussi éperdue, car sur ce terrain là, les 66 mois écoulés ont tissé des liens forts entre vous et moi. Vous retrouver ici, sur ce blog, est de moins en moins une nécessité, et de plus en plus un plaisir !
La Souris Qui Raconte s’est fait sa place dans le paysage éditorial. Avec 39 livres numériques inédits publiés sur le site, elle a progressé, et appris au fil des mois comment raconter ses histoires. Les 3 extraits des livres les plus consultés sont Chabada (publié en 2010, une valeur sûre donc), Le gâteau d’anniversaire et Le livre papillon. 292 billets de blog ont rendu compte des difficultés rencontrées, de mes doutes et mes succès. J’ai donné la parole à des auteurs, des illustrateurs, des experts, avec comme credo, le partage (de mon expérience au travers d’analyses ou de lectures, ou de personnes tierces) ! Les 3 articles les plus lus en 2015 ont été : « Le livre numérique, le début de la fin » ; « Un coup de cœur qui fait BOUM! » et « Parole de bibliothécaire jeunesse » ! Pour être franche, ce ne sont pas des milliers de pages vues, hein ! Quelques centaines, pas de quoi fouetter un chat (ce qui serait un comble pour une souris) ! Mais partager avec 500, c’est quand même mieux que de ne partager avec personne !

Et puis après, il y a demain ! Ce qu’on « prévisionne » , comment faire évoluer la société pour la rendre vraiment pérenne. Je viens d’avoir 60 ans. Hahaha ! Je n’en avais que 54 au démarrage du projet (j’ai été licenciée à 52), mais le temps a cette faculté remarquable de détacher seul les feuilles de son éphéméride. Dans 66 mois, si je compte bien, j’aurai 65 ans et d’autres projets personnels à mener, alors quid de La Souris Qui Raconte ? La pérenniser, c’est la rendre attractive, totalement ! Et le gros point noir de ma souris, c’est le format des histoires (en Flash). C’est le chantier de 2016 ! Je devrais être en mesure de vous en dire plus à la fin du mois. A contrario, on va arrêter de jouer avec les applications. Le marché est trop compliqué, trop dispendieux, ne rapporte rien sauf à qui vous savez (et dont je tairai le nom)… bref déprimant, et ce n’est pas dans mes résolutions 2016 d’être déprimée !
Enfin, un nouveau canal de diffusion de La Souris qui Raconte via la portail planetnemo.fr devrait m’apporter la sérénité qui parfois fait défaut lorsque je parle d’avenir ! Trois éditeurs numériques (PlanetNemo, LSQR et ABC Melody) s’associent pour proposer plus de contenus à un coût d’acquisition inférieur au coût des trois ressources acquises séparément. Cela ne concerne que les collectivités (bibliothèques et écoles). Chacun met au pot commun ses propres clients avec pour objectif de les mutualiser… plus fort ensemble ! Le « ensemble » fait partie de mes résolutions prises cette année, dans le spectre le plus large possible. Si ce projet répond à nos attentes, c’est une belle perspective d’avenir ! Affaire à suivre donc !

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29 | 12
2015

Tous les ans c’est la même histoire, on enterre une année pour en consacrer une autre. 2015 restera certainement inscrite dans les annales des années noires, alors plus que jamais VIVE 2016 !

Janvier 2015, le choc. Novembre 2015, l’horreur… et le mot « deuil » devient mot clé !
Des événements inimaginables ont ponctué cette année qui s’achève. Ils sont rentrés avec fureur dans l’histoire qu’on célèbrera… pour la mémoire ! Mais pourquoi la mémoire est-elle toujours douloureuse ? Pourquoi se souvient-on plus de ce qui fait mal, que de ce qui fait du bien ? Pourquoi en parle-t-on plus ?

Pour contrebalancer 2015, faisons de 2016 l’année du bonheur, l’année des beaux souvenirs et de la belle mémoire ! Aimons-nous mieux, ouvrons nos yeux aux autres et partageons cela chaque jour. Faire du bien c’est bon pour la santé, alors bonne santé à toutes et tous. La Souris Qui Raconte continuera, par la plume de ses auteurs, par les couleurs de ses illustrateurs, par la voix de ses conteurs, de porter et partager les valeurs qu’elle défend, les valeurs d’amour et de fraternité.
S’unir dans le bonheur est ce que, personnellement, je nous souhaite à tous !

Vœux LSQR 2016 : affiche partielle
Vœux LSQR 2016 : affiche partielle

C’est sans hésitation que je reprends ce titre racoleur à souhait, émanant du site de Telerama.fr, pour contester l’article avec véhémence, pour ne pas dire colère !

En France, on aime bien les morts annoncées. Les JT vous en assènent régulièrement. Ça fait les gros titres un temps, puis on passe à une autre mort…  Cet article, qui en remet une couche dans son chapeau avec « L’e-book serait-il déjà condamné à l’obsolescence ? », me pose un problème au-delà même du sujet.
Pour info, Mme Bénabent, les liseuses ne sont pas apparues en même temps que les tablettes, elles sont antérieures d’une dizaine d’années environ (si l’on passe sur les toutes premières datant des débuts 90). A partir de là, que penser des autres informations que vous citez sans conduire aux sources ? Si Waterstones retire ses Kindle des magasins, n’est-ce pas plutôt, comme un commentaire le souligne, parce que c’est plus simple pour l’acheteur de passer par Amazon en direct ? Et si Amazon est le n°1 mondial de la vente par correspondance, pourquoi en serait-il autrement pour ses propres liseuses ? Lorsque je vous lis : « Pour résumer : l’e-book n’a pas fait une entrée fracassante en France, et il ne s’y effondre pas non plus (…) » pourquoi avoir fait le choix d’un titre si pathétique ? Mais est-ce important ? Le but « audience » recherché n’est-il pas atteint ? Seulement voilà, le mal est fait, et ce qui reste dans la tête du lecteur paresseux, c’est : « Le livre numérique : le début de la fin ? » (heureusement que nous avons un point d’interrogation).

Dédramatisons !
Un peu d’humour, ça ne fait pas de mal !

De grâce, arrêtons cette chasse aux sorcières ! Vilain livre numérique qui abîme les yeux et va tuer (encore une mort annoncée) le bon libraire au bord du gouffre alors qu’il vend des livres, faits de papier et d’encre, au toucher tellement sensuel ! Tellement SEN-SU-EELL que j’en viens parfois à me demander ce que certains fabriquent avec leurs livres ! Je suis en colère parce que de tels propos nuisent considérablement au développement laborieux (en effet) du livre numérique, ouvrage inédit en tant que tel, et c’est vrai que cela nous rend (je parle aussi au nom de certains camarades de jeu) un peu chatouilleux ! Je suis en colère parce que, sauf votre respect Mme Bénabent, vous survolez votre sujet, alignez quelques chiffres, qui sortis de leur contexte ne veulent pas dire grand chose, en vous adressant à des lecteurs candides qui s’arrêteront à ce qui est écrit ! Que c’est aujourd’hui le « presque » seul mode de journalisme. Accrocher avec des chroniques aux titres alarmistes et la rumeur publique fait le reste — c’est vrai quoi, c’est Telerama qui le dit — ! De vous à moi, combien de chroniques de livres numériques avez-vous publiées ? Si c’est une rubrique que je lis avec intérêt dans le magazine papier, je ne peux que déplorer son manque d’ouverture sur les ouvrages numériques.
Alors, que les choses soient claires. Le livre numérique n’en est qu’à ses débuts, qu’on le veuille ou non et les libraires, s’ils savent se remettre en question, ne mourront pas à cause de lui. Les éditeurs numériques (les vrais, les « pure-players ») avancent parce qu’ils ont la conviction que ce qu’ils proposent est différent du livre papier, et c’est cela qui est intéressant. Mais personne n’en parle. On traite des livres de littérature dignes de ce nom au regard des grands médias (Houellebecq et  Trierweiler, champions en marketing). Alors que l’édition numérique ne fait couler de l’encre que pour être, trop souvent, décriée.

Découvrons, explorons, ne parlons pas sans savoir et soyons curieux. Ouvrons le débat sur la LECTURE, les avantages de l’un par rapport à l’autre, et laissons le LECTEUR se faire une opinion à partir de faits tangibles. Croyez-moi, l’ignorance en matière d’édition numérique est abyssale, et cela aiderait les éditeurs numériques que nous sommes si les grands médias leur accordaient le crédit qu’ils méritent !

PS : ne passez pas à côté des commentaires laissés à la fin de l’article de Telerama.fr, heureusement que certains relèvent le niveau !

 


C’est en découvrant l’article récemment publié par LeMonde.fr, relayant les inquiétudes de pédiatres, psychologues et autres professions paramédicales, mais aussi enseignants et parents, que j’ai eu envie de réagir.

Les professions touchant à l’enfance sont nombreuses, et le business réalisé autour de l’enfance ne l’est forcément pas moins (pour preuve cette étude aux chiffres astronomiques). Depuis l’arrivée des tablettes en 2010 (et un engouement explosif avec des ventes en augmentation massive entre 2011 et 2013 — source zdnet.fr —) et leurs retours d’usage, depuis les polémiques qui ternissent le grand plan numérique, le temps serait-il à l’analyse ? En éditeur numérique et personne de bon sens (enfin je crois), je m’interroge aussi !

Coïncidence ? Alors que Michèle Drechsler répondait fin août à mes questions sur le numérique à l’école, Sabine Duflo s’immisce dans mes flux et soulève son lot de questions !

De très nombreuses études scientifiques ont été publiées sur le sujet, pour la plupart peu diffusées en France. Toutes aboutissent à la même conclusion : une consommation trop précoce, trop intensive ou à des contenus inadaptés, peut atteindre trois champs du développement de l’enfant : le corps, la cognition, le comportement.

Les recommandations de Sabine Duflo :
Pas d’écran avant 2 ans
Pas de tv et d’internet dans les chambres des enfants
Pas de tv pendant les repas ni avant d’aller à l’école
Respect des limitations d’âge (avertissements et interdictions)

Depuis toujours, j’ai milité contre les tablettes avant 2 ans. Sans y rien connaître en matière de cognition ou autre argument abordé par la psychologue, c’est l’ex-maman qui écrit. Même si elle est en âge d’être grand-mère (c’est quand vous voulez les enfants !) , les échanges avec un bébé sont trop forts, trop beaux, trop magiques, trop… TOUT ! pour laisser une tablette (ou autre écran) jouer à la nounou.

Ça ne vous fait pas peur à vous ?
Ça ne vous fait pas peur à vous ?

Par ailleurs, en regardant les différentes vidéos de Sabine Duflo et celle associée à « L’enfant et les écrans » où Bruno Harle évoque Serge Tisseron et Yann Leroux, je suis consternée ! Non pas directement par ce que j’entends, mais consternée par la dichotomie des discours ! Qui croire ?

Le grand plan numérique, à propos duquel les avis sont très partagés, préconise largement l’utilisation des tablettes, comme le « plan informatique pour tous » allait dans le sens de l’utilisation des ordinateurs en son temps (1985 ! tout de même ! et tout aussi attaqué). Ce plan répondra-t-il aux attentes de notre Président qui l’a mis en place ? Et toutes les polémiques qu’il génère seront-elles anéanties si le temps montre son utilité ? Or, aujourd’hui, le recul aidant, certaines analyses pointent les dangers d’une surconsommation d’écrans, de leur mauvaise utilisation en général, dont la tablette n’est pas exempte. De même que les enseignants devraient être les premiers formés à ces nouveaux supports, les parents ne devraient-ils pas l’être eux aussi ? A partir de quel âge, quel contenu, combien de temps dans la journée… des questions auxquelles certains sites répondent déjà, mais trop peu connus du grand public, les parents nouvelle génération qui dînent avec la télé allumée, chacun connecté à Facebook !

J’ai encore en mémoire (c’était au Salon du Livre de Jeunesse et de l’Education à Namur en 2013) une maman poussant une poussette avec un bébé de moins de deux ans dans les allées, côté livres, l’enfant était accroché au portable de sa mère ! Espace livres !

Plus que jamais, tant que je publierai des livres numériques, je militerai pour la lecture à haute voix !