Une nouvelle qui ne devrait réjouir aucun éditeur « pure-player » jeunesse, ni aucun éditeur tout court. Le géant des applications pour les enfants, Chocolapps jette l’éponge.

C’est par le truchement de Fabrice Eveillard, éditeur d’applications éducatives Adaptiim, lui aussi en pleine réflexion sur le HTML5, que j’ai eu vent de la nouvelle. Et ce n’est pas une bonne nouvelle. Tous les « acheteurs » d’applications connaissent Chocolapps, ex So Ouat! qui devient Wissl Media puis Benchr (vous avez du mal ? … moi aussi !). Mais revenons à ce que nous connaissons…
Avec plus d’une cinquantaine d’applis, qui ne dispose pas sur sa tablette iOs ou Android d’un conte revisité ou d’un jeu éducatif publié par Chocolapps ? Créée en 2010, la société a rapidement été leader sur le marché des applications. Que l’on aime ou pas, leur succès était incontesté. Aujourd’hui, après 7 ans, si Chocolapps jette l’éponge c’est toute la profession qui doit s’interroger. Existe-t-il vraiment un modèle du livre numérique sous quelque forme que ce soit ? Quel est-il pour les éditeurs restant en lice dans ce foutraque AppStore (iBookStore même combat). Je l’ai déjà dit, La Souris Qui Raconte, à la tête de seulement 10 applications a décidé de ne plus en produire. Dans un article pas si lointain, je dressais un tableau peu reluisant du panorama de l’édition « pure-player » jeunesse, où Chocolapps était encore présent. Que reste-t-il à espérer pour les survivants ? Que reste-t-il à espérer de cette édition moribonde bien que jamais vraiment née.
Alors que dans le même temps Nicolas Gary publie cet article sur ActuaLitté : « Des relents nauséabonds se propagent, façon particules fines, et insidieusement, rongent le milieu ». C’est tout ce milieu de l’édition « pure-player » et au-delà, qui est mis à mal. Tarifs trop élevés ou gratuité ; verrous de toutes sortes ; mises à jour System ou nouveaux modèles de tablettes qui imposent des mises à jour logiciels et d’applications ; peu, voire pas de vente librairie ; peu, voire pas de soutien financier ; un désamour quasi généralisé de la profession « traditionnelle »… Une seule certitude, les « pure-players » (jeunesse ou pas) évoluent en milieu hostile ! Le marché des supports a toujours un coup d’avance sur les besogneux (dont je fais partie) qui rament derrière, innovant, se renouvelant, s’interrogeant, et s’épuisent comme le fait remarquer Nicolas sur sa page FaceBook.

Commentaires NG sur FB

Depuis 7 ans, j’ai essayé beaucoup de choses avec La Souris qui Raconte. Livres web en Flash, applications iOs et Android (et leurs mises à jour de malade), livres en ePub3, livres en HTML5, vente à l’unité, par abonnement, en mettant un point d’honneur à ne pas tomber dans la tentation du gratuit… Je ne me suis jamais payée pendant tout ce temps, préférant honorer le travail de mes auteur(e)s et illustrateurs(trices). Dans notre monde par trop libéral, où ce sont les lobbies qui font la pluie et le beau temps d’une économie capitaliste écœurante, où le mercantilisme domine, je pense à tout ceux qui comme moi ne se payent pas, ou si peu, je pense à tout ceux qui comme moi, sont passionnés, je pense à tout ceux qui comme moi, sont motivés par la valorisation d’une lecture sans distinction de support ! Je pense à tout ceux qui comme moi entreprennent !
Je vais souhaiter une bonne continuation, sincère, à Michael Guez. Contrairement aux ronds de cuir qui prolifèrent dans le milieu éditorial, l’entrepreneur qu’il est, est allé au bout de son rêve de papa. Le passionné de foot, enrichi de son expérience passée, n’a plus qu’à tirer et marquer !


Commentaire sur

  1. Bonsoir
    C’est dur. J’ai acheté trop peu de livre sur Ipad pour mon fils porteur de handicap. Vraiment, il y a de très belles créations.
    Le travail est moins rémunéré ue le capital. Effectivement, il y a un sérieux problème.
    Bon courage.
    Bien cordialement.

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