Retour d’usage écrit par Merrillee Reboullet facilitatrice et accompagnatrice pédagogique de l’immersion française en Alberta Canada.

Il n’y a rien de plus émouvant qu’une histoire, sauf peut-être une histoire partagée ! Cette année dans notre salle de classe nous nous sommes penchés sur la lecture. Son pouvoir, son influence, sa capacité à nous transporter, à nous remplir d’émotion et d’émerveillement.  Après tout, c’est l’amour de la lecture qui transforme quelqu’un qui lit en « lecteur avide », qui le pousse à dévorer les livres avec un appétit sans fin.

La beauté des histoires tient à ce qu’il y a de nombreuses façons de les découvrir.  On peut les lire tout seul, bien sûr, on imagine le lecteur dans le calme, s’évadant dans un autre monde, en voyage peut-être loin, mais sans bouger du confort des coussins du fauteuil.  Mais d’autres moyens existent pour magnifier des histoires autrement !  Par exemple, pourquoi ne pas employer la lecture à haute voix ou le récit oral entre amis ?  Et encore, le visionnage d’un film, qui constitue un des moyens les plus recherchés pour raconter une histoire de nos jours.  En effet, notre société a du mal à se délaisser d’une bonne histoire, LA bonne histoire.
Peut-être est-ce parce que j’aime tant partager une bonne histoire que j’étais si résolue d’intégrer les contes de « La Souris Qui Raconte » dans mon recueil de littérature à partager avec mes élèves cette année.  Mais c’est également vrai que mes élèves, en programme d’immersion française, profitent grandement d’un livre lu à haute voix et ceci pour plusieurs raisons.  Premièrement, ils aiment se perdre dans une histoire, donc écouter un livre devient tout simplement un plaisir et un repos au milieu d’une journée chargée.  Deuxièmement, ils ont souvent plus de succès à comprendre un livre lu à haute voix.  Et en lisant ensemble, ils peuvent poser des questions et discuter des passages qui pourraient éventuellement leur poser problème lors de la compréhension.  Finalement, écouter un lecteur français lire à haute voix, fournit des exemples authentiques de l’accent francophone et stimule leur propre lecture et leur expression orale.

C’était donc dans le but de découvrir le plaisir de la lecture que nous avons abordé notre premier titre : « Thibaut au pays des livres ».  Dans la première lecture la classe a tout simplement exploré la présentation du livre avec des éléments interactifs, petites animations et aussi des effets sonores.  Les élèves étaient émerveillés !
La deuxième lecture fut plutôt un récit où, avec les images, mais sans le texte, nous avons nous-même raconté les événements de l’histoire. Ensuite, les élèves, en petits groupes, ont isolé les événements importants du début, du milieu et de la fin de l’histoire, en les mettant  sur un post-it, puis en les collant sur des grandes feuilles.  Ainsi nous avons pu réviser comment tracer le fil d’une histoire en ordre chronologique, ce qui est toujours important, surtout au début de l’année !
C’est important de cultiver des habitudes de bons lecteurs quand on lit.  Lors de ma leçon, les mots clés intégrés dans l’histoire présentaient l’occasion d’introduire une stratégie de compréhension d’un livre. Pendant la troisième leçon avec « Thibaut au pays des livres », nous avons tiré tous les mots-clés que Thibaut a trouvés dans le dictionnaire. Nous avons alors remarqué que c’était avec ces mots-clés qu’il a pu faire vivre ses histoires.  Et si nous faisions pareil ?  Est-ce que les mots-clés nous aideraient à mieux raconter ce que nous avons lu ou entendu ?  Ne serait-il pas plus facile d’écrire un sommaire si nous en avions extrait certains mots-clés ?  Pendant la lecture d’autres livres nous avons testé cette stratégie et trouvé qu’en effet, c’était très efficace.  La classe a donc ajouté cette méthode à ses stratégies de compréhension de lecture à utiliser.  Grâce à cette pratique, les élèves réussissent bien à repérer les mots-clés dans les textes divers.  Merci Thibaut !

POST-IT

 

Un autre titre que nous avons exploré récemment est « Voyage sur les ondes ».  J’ai choisi cette histoire surtout parce que nous lisons un livre, « Résistants à 10 ans » à l’heure du conte. Ce récit a lieu pendant la Deuxième Guerre Mondiale.  Mes élèves sont fascinés par cette période et veulent tout savoir de cette époque.  Donc non seulement  « Voyage sur les ondes » était une diversion pour mes élèves, mais aussi l’occasion d’examiner l’époque avec un regard différent des personnages de notre roman en cours.
Tout d’abord, il faut toujours introduire le livre, ce qui nous prend un certain temps.  Il y a des discussions autour de la compréhension du texte ainsi que les thèmes abordés dans le livre : la famille, le passage du temps, l’utilisation des indices du contexte pour comprendre ce qui se passe (comment s’y prennent les personnages Tom et Léa) et bien sûr le climat social avant la guerre qui est traité si spécifiquement.  Les élèves posaient beaucoup de questions et parfois il fallait les arrêter pour pouvoir finir le livre !

Une initiative chez nous est de rendre la réflexion des élèves plus « visible » en utilisant des routines de pensées.  Il s’agit des différentes routines qui aident les élèves à mieux faire les liens entre ce qu’ils apprennent et leurs vies actuelles ; ou bien qui encouragent les élèves à mieux communiquer leurs idées.  J’ai décidé d’introduire une nouvelle routine de pensée avec les élèves.  Cette routine les a invités à lier les thèmes de l’histoire avec leurs propres expériences et leurs apprentissages antérieurs. Ensuite ils étaient encouragés à approfondir leur recherche personnelle. C’était un peu difficile pour certains, du à la profondeur de réflexion demandée pour une telle tâche.  Mais ils étaient bien motivés d’y travailler parce qu’ils savaient que la prochaine activité les attendait…

DANS LE TEMPSPour l’activité finale associée à cet album, j’ai invité mes élèves à répondre à l’idée centrale de ce livre : le voyage dans le temps.  Plus tôt dans l’année, nous avons officiellement rencontré le conditionnel pour la première fois.  Maintenant je voulais qu’ils explorent ce temps de façon imaginative en créant une page dans leurs journaux visuels.  Je leur ai demandé de finir la phrase « Si je pouvais voyager dans le temps, je… » et puis créer une page artistique qui illustrait leur phrase.  Certaines idées étaient assez prévisibles ; plusieurs élèves rêvaient de retourner à l’ère des dinosaures. D’autres étaient plus réfléchis et révélaient le désir de rencontrer leur propre grand-mère quand elle était plus jeune. Comme toujours, les journaux visuels encouragent les élèves à s’exprimer dans toute leur créativité.

EIFFEL TOWER

J’ai déjà quelques titres dans la collection de « La Souris Qui Raconte » que je planifie de partager prochainement avec ma classe. Je pense également qu’ils sont prêts à commencer à explorer la collection par eux-mêmes.  Ils sont vraiment en train de devenir des lecteurs avides, aspirés dans une histoire, puis une autre.  C’est un plaisir de leur offrir des ressources diverses, tout comme les beaux livres animés et présentés par « La Souris Qui Raconte ».


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