Voilà, les lumières se sont éteintes lundi soir à 18H. Le rideau est tombé sur les six journées les plus folles de mon année. Beaucoup de jolies rencontres. Beaucoup de choses à dire, des choses bien, d’autres moins bien, nobody’s perfect !

Représenter La Souris Qui Raconte sur ce salon mythique du livre et de la presse jeunesse est, en tout premier lieu, l’aboutissement d’une aventure extraordinaire, entamée voilà plus de deux ans. Imaginez-vous, auteur(e)s et illustrateurs(rices) arpentant fébrilement les allées de la Mecque de l’édition jeunesse. Je l’ai fait ! Vous arrivez le cœur battant, gonflé d’espoir et de rêves. Je l’ai eu ! Vos rendez-vous (lorsque vous arrivez à en décrocher un – ce que je n’ai jamais pu) vous conduisent chez des éditeurs comme Le Rouergue, Rue du Monde, Autrement, l’Ecole des loisirs, pour ne citer que ceux là (la liste complète serait beaucoup trop fastidieuse à énoncer, mais vous les sollicitez tous, les uns après les autres). Mais après… la réalité est toute autre et j’ai voulu prendre la mienne à pleines mains ! Alors lorsque j’ai découvert notre espace, à nous éditeurs numériques, e-toile, Zabouille, La montagne secrète, Fleurus et La Souris Qui Raconte, situé au Pôle Numérique, première édition du Salon du livre de Montreuil, j’ai éprouvé une très grande fierté. Que de chemin parcouru !

Pouvoir enfin regarder de l’autre côté du miroir. Souriante derrière mon comptoir, j’affichais nos 23 titres, démonstration du site à l’appui avec deux écrans dédiés et ma tablette iPad. Bon, il faut avouer que les premiers jours ont été un peu frustrants. Fatiguée que les ados de la Seine Saint Denis ne soient intéressés que par une connexion immédiate à leur page FaceBook (comme si leur vie en dépendait), j’ai très vite abandonné le poste installé sur la table devant le comptoir. D’autant que les connexions internet étaient un peu souffreteuses ! Les trois premières journées ont été terribles ! Ecoles, groupes, enfants excités de se retrouver entre eux, abandonnés momentanément par leurs enseignants, absolument pas intéressés par les offres proposés sur le Pôle Numérique, sauf pour demander le prix de la tablette iPad, et regretter de ne pouvoir en avoir une, et du coup frustrés, s’en emparer et la toucher dans tous les sens en y cherchant des choses bien plus importantes que de la lecture… des JEUX !
Le moment fort de ces 3 premières journées est arrivé vendredi ! Une classe s’est présentée devant le comptoir de La Souris Qui Raconte avec une parcours préparé par leur maîtresse. Une des questions portait sur le lien entre  Chacun cherche Papy et En quête d’espace ! J’ai sauté de joie, totalement éblouie par ces enfants de CE1 agglutinés autour de l’écran, essayant de trouver le lien… Et des moments de pur bonheur comme celui-ci, il y en a eu d’autres ce jour-là. Imaginez un jeune garçon de 7 ans, assis sur la table devant le comptoir (détail croustillant que la hauteur de ces comptoirs, absolument pas pensée en fonction de la taille des jeunes lecteurs), pouvant enfin cumuler ses deux plaisirs, lecture et ordinateur, et découvrant avec jubilation Je suis le nombril du monde et Antiproblemus veut sauver la Terre !

Le week-end a vu débarquer un tout autre public. Fini les classes volages et papillonnantes. Là c’est du sérieux, les parents savent ce qu’ils cherchent. Et ce sont d’abord des livres. Des livres en papier, que l’on a en main et qui sentent bon l’encre (euh, l’encre n’a jamais senti bon !). Le Salon a fait beaucoup d’annonces autour des nouveaux pôles mis en place. Ça c’était plutôt bien, mais le paradoxe de l’histoire, c’est que les pôles étaient globalement mal fichus. Pas visibles. Pas ergonomiques. Excentrés. Si vous saviez le nombre de personnes qui nous ont demandé, à mes petits camarades et moi-même, les toilettes, les ascenseurs, l’exposition du sous-sol (je rappelle que nous sommes au niveau 1), à quel prix était l’iPad (oui chers lecteurs, la question récurrente et de convoitise absolue, posée aussi par des adultes)… Bref, une belle pagaille gourmande où il n’était pas facile de tout voir, ni de tout comprendre.

La journée professionnelle du lundi, qui commençait pour moi, après la présentation que je faisais avec d’autres, autour du thème « Lecture, lecteurs de demain le numérique change-t-il la donne » (où j’ai eu l’immense plaisir d’être applaudie par la salle pleine comme un œuf) a été extrêmement instructive. Ce que j’avais déjà soupçonné concernant les bibliothèques, médiathèques et autres CRDP est apparu comme une évidence. Les collectivités veulent aussi prendre le virage du numérique pour ne pas rester sur le carreau. Comment ? La formule LSQR a été très bien reçue, et alors qu’aujourd’hui, 3 médiathèques ont déjà souscrits un abonnement d’un an (Issy-les-Moulineaux, Rouen et Suresnes), il est évident que d’autres suivront ! Et si le gros du chiffre d’affaires passait d’abord par les collectivités ? Ce qui ne m’empêche pas de faire une promotion que je vous invite à partager…

Côté visites, je ne peux pas terminer mon billet sans remercier mes chers auteurs et illustrateurs (même si c’était surtout des filles – Carole, Claire, Séverine, Anne-Gaëlle et ses copines, Nouchine, Clémentine… et toutes les autres, mais non Julien je ne vous oublie pas), Gabriel de La mare aux mots, Fred des Histoires sans fin avec la casquette et la caméra de Page 9 Prod, Claude Combet de LivresHebdo, qui nous concocte un article spécial éditeurs numériques et surtout, surtout, tous les enfants qui se sont emparés de La Souris Qui Raconte.
Un grand merci et à l’année prochaine, avec encore plus de titres, encore plus de surprises, encore plus de plaisir à faire ce que j’aime par dessus tout, des livres interactifs ou lire rime avec plaisir !


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