Alice est retournée dans les pages de ses livres, que ce soit celles de Rebecca DautremerChiara CarrerAntony BrowneBenjamin Lacombe ou Gilles Bachelet. Elle nous a, une fois de plus, émerveillés et fait rêver. Et il en fallait du rêve pour ce salon de tous les défis.

Alice-vrai ou faux

Treize novembre, la stupeur ! Alors que les cœurs sont encore à vif, des décisions doivent être prises sur l’avenir immédiat des diverses programmations. Sylvie Vassalo a très vite décidé le maintien du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil aux dates initiales, alors que je m’interrogeais dans un précédent billet. Elle s’en est expliquée auprès des éditeurs lors d’une réunion de crise quelques jours avant le salon (qui d’après les infos glanées sur celui-ci n’a pas été la seule sur la période), avec la promesse de mettre tout en œuvre pour la sécurité absolue des exposants, visiteurs et organisateurs. Malgré les souvenirs douloureux récents, l’appréhension et l’absence d’enfants, l’équipe entière a su faire face en proposant des solutions exceptionnelles aux problèmes qui l’étaient tout autant, et c’est de cela dont je me souviendrai le plus.

Si tu ne viens pas aux livres, les livres iront à toi !
Alors que les enfants étaient coincés dans leurs classes avec interdiction de sortie, près de 30 rencontres prévues sur les journées de mercredi, jeudi et vendredi ont été délocalisées. Premier défi relevé.
On a aussi vu circuler dans les allées des petits chariots étoilés, afin de récolter puis apporter aux enfants, livres, affiches, documents en tout genre, représentant quelque 12 000 Chèques Lire !
La sécurité… un autre défi. Un contrôle de plus de 139 000 visiteurs, dont la logistique était digne de certaines descentes d’avion aux Etats-Unis (la bonne humeur en plus), a été assurée par un service de sécurité hors pair. A plusieurs moments clés du salon, une file résignée s’étirait jusqu’au métro Robespierre. Patients et consentants, les visiteurs ont joué le jeu des portiques électroniques, fouilles parfois (je le sais, j’ai sonné) et ouvertures des sacs. Pour toutes ces raisons, la 31e édition du Salon restera inscrite dans les mémoires. Travées désertées d’enfants, les jeudi et vendredi notamment ; succès d’une logistique décidée in extremis en écho aux annonces ministérielles ; chaleur moite dans un mois de décembre COP21 ; et pour les « pure-players » le chiffre consternant de TROIS !

Trois éditeurs numériques sur un salon où livres numériques et livres papier ont bien du mal à cohabiter, est un titre que je proposerais bien à Katherine Pancol en vue d’un super best seller où l’on découvrirait que non le livre numérique ne tue pas le livre papier
Vincent Monadé le laissait entendre en préambule de la matinée Transbook. Le livre numérique on en cause beaucoup… mais quid d’en faire ?
En France, quand les grands acteurs du livre papier se frottent au numérique, ça donne un Albin Michel qui nous fait le coup de l’Herbier des féesle retour, avec un prochain epub enrichi à 3 millions de dollars, mais qui semble avoir reçu les subventions ad hoc, CNC compris, comme si le postulat de création intégrait de fait la quête et l’attribution des subventions.
A l’étranger, c’est un Sesame Workshop qui nous montre, à l’instar de Toca Boca l’an passé, l’importance de REGARDER l’enfant pour comprendre ses attentes… Et je n’en dirai guère plus car je ne suis pas restée jusqu’au bout, accablée par une impression de déjà vu !
Et puis en bas, égarés dans le Grand Marché, on a les petits acteurs, les riquiqui pugnaces qui ne lâchent rien, et qu’on n’invite jamais. Ceux qui peuvent vivre de l’air du temps, et qui se recroquevillent chaque année pour n’être plus que trois présents sur le salon. Soutenus avec une bourse d’aide à la création en 2014 (quand même !), dont e-Toiles éditions (absente des stands) et l’Apprimerie ont bénéficié, ils résistent. Au passage, je me demande pourquoi cette aide n’a pas été reconduite en 2015 ? Je brûlais de poser la question au président du CNL qui a beaucoup parlé de cette question. A-t-elle désormais vocation à n’être attribuée qu’aux projets les plus onéreux ? Faut-il que ça coûte et que ça brille pour être digne d’intérêt ? J’ai aussi noté que les subventions pourraient s’étendre aux applications, parce que, c’est exact, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis (et ce n’est pas moi qui l’ai dit) ! Seulement voilà, si j’ose avec mon clavier titiller là où ça chatouille, dans la vraie vie, je n’y arrive pas… et la question n’est pas sortie lors de cette matinée Transbook !
Peu importe, le salon (et la vraie vie) était en bas, dans le Grand Marché. Ce nouveau lieu a ouvert sur un autre public, en déstabilisant celui qui cherchait le pôle numérique, je vous l’ai dit, un vrai roman ! Mais les six journées, menées au pas de charge, et réinventées au fil des situations ont été de belles journées. Même si les retombées d’un tel événement sont totalement abstraites pour nous « pure-player », en être est extrêmement valorisant, d’autant plus lorsque c’est la 4e année consécutive !

Pour plus d’images, rendez-vous sur la page Facebook de La Souris Qui Raconte, qui chaque jour a moissonné pour vous… et rendez-vous pour la 32e édition !


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