Plus de deux heures de découverte émerveillée et toujours pas terminé de tout explorer. C’est ce qui vous attend si vous décidez de partir à la rencontre de ce drôle de lapin bricoleur ! Un conseil, soyez patients et méthodiques si vous ne voulez pas vous perdre en route !

Le lapin bricoleur CaLLa dernière publication de la très belle maison d’édition e-Toiles, « Le lapin bricoleur » est un véritable enchantement. Ecrit par Michaël Leblond et illustré par Stéphane Kiehl, Le lapin bricoleur faisait sa première sortie dans la librairie La petite boucherie jeudi 26 novembre. L’occasion de me faire dédicacer par Stéphane lui-même, la toute première Carte à Lire du Lapin !
Ce nouveau livre numérique en ePub3, a été programmé par les « expertes » (si, si) de l’Apprimerie et a reçu la bourse d’aide à la création numérique du SLPJ en 2014.

L’histoire, un récit labyrinthique où le lecteur est invité à choisir entre « Puis » et « Ou alors » , vous invite à accompagner un lapin (craquant, avec ses lunettes toutes rondes et ses deux taches de rousseur grises sous chaque œil) qui n’a de cesse de construire sa maison. En briques ou en bois, avec toit de tuiles ou de paille, porte orange carotte ou violette aubergine, laissez-vous guider par le texte aux illustrations sonores délicates, signées Ambroise Cabry. Vous y croiserez, au fil de vos explorations, un tas de personnages fantasques et colorés. Vous emmènerez Le Lapin dans des villes imaginaires et vous vous retrouverez souvent projeté avec malice à la case départ. Maison en briques ou maison en bois ?

C’est en rentrant hier de ma journée d’animation à la médiathèque d’Eybens, qu’assise bien au chaud dans mon siège TGV, j’ai suivi Le Lapin. J’ai tourné en rond parfois. J’ai vécu des petites victoires en découvrant, émerveillée, des images restées cachées pendant plus d’une heure. Je ne vous dévoilerai rien de plus car ce serait déflorer les rencontres, les questions que Le Lapin vous pose, mais je peux vous dire que ce livre-là mérite le temps que vous lui accorderez. Tout y est beau, coloré, poétique. Un livre  OVNI que la prouesse de la construction narrative et technique porte au rang de mes plus grands coups de cœur.

Bientôt un collector ?
Bientôt un collector ?

Et c’est bien parce que j’ai vibré deux fois cette année, que je regrette le choix ultime de la Pépite de la Création Numérique de 2015. Je ne la discute pas, je ne suis pas légitime pour le faire, mais je ne peux m’empêcher une fois encore d’alerter. La création numérique française souffre. Des éditeurs « pure-player » talentueux ne font plus parler d’eux, je pense à Audois et Alleuil. D’autres se sont retirés silencieusement Googbye Paper, Webdokid ou Square Igloo.
J’assistais évidemment aux remises des pépites du 24 novembre dernier, curieuse et y croyant fort cette année… Cinq créations françaises étaient nommées dans la catégorie dont deux se sont retrouvées en lice, BOUM! et Le lapin Bricoleur. Lorsque la marraine Ane-Laure Bondoux a demandé si une personne dans le public viendrait récupérer la pépite attribuée à  David Wiesner’s Spot, j’ai éprouvé une grande tristesse ! Alors que l’équipe de BOUM! était là au grand complet, que Stephane Kiehl et l’équipe de l’Apprimerie (venue aussi pour « Et si la nuit » d’Adèle Pedrola et Douglace), espéraient également… quelle déception ! Les pépites du Salon du livre et de la Presse Jeunesse… Ce n’est pas rien pour nous autres, éditeurs de tout poil (papier ET numérique), c’est une reconnaissance qui porte l’œuvre consacrée. Sa mise en avant (par Telerama, Le Monde et maintenant France Télévision) ne peut qu’aider à la faire connaître du grand public. Alors que la fabrication et la création française se revendiquent de plus en plus, on regrette (je regrette) que face à trois œuvres chacune de grande qualité, le soutien n’aille pas jusqu’au bout !


2 Commentaires sur “Un lapin à suivre sans condition

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