Le plus difficile après une déconnexion de 4 semaines (quel luxe !), c’est la RE connexion ! Comment reprendre ? Par où commencer ? Quel sujet aborder pour intéresser les quelques aficionados de La Souris Qui Raconte ? Les tatoués, les minces, les beaux… qui sentent encore le sable chaud ! Que vous raconter chers lecteurs ? Vous m’avez manqué !

Oui, j’ai passé d’excellentes vacances (merci de demander), visité de belles expos, lu quelques merveilles. J’ai grimpé et descendu de jolis contreforts ; nagé dans la Grande Bleue. Connu la paix ! J’ai discuté de beaucoup de choses avec nos hôtes-amis. Assez peu d’édition numérique. La faute au break ! Et alors que cela ne fait que quelques jours que nous avons remis le pied dans la vraie vie, ma curiosité associée à l’actualité m’immerge dans mes sujets de prédilection. Application, ebooks : l’édition jeunesse explore les univers numériques (ActuaLitté du 1er septembre), si ce n’est pas un sujet pour moi ça, alors je repars en vacances !

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©KiteReaders

Rien de bien nouveau sous le soleil avec le regret de ne pas en apprendre plus que je ne sache déjà, à part peut-être quelques chiffres : 2 000€ pour une application, mazette un vrai cadeau ! Une centaine d’euros pour un epub, et 10 ou 20 pour un fixed layout… super mazette ! Combien de pages le fixed layout pour ce prix là ? Et de quel type d’epub parlons-nous ?
Martine, téléchargée gratuitement 200 000 fois, super ! Mais la vraie info n’aurait-elle pas consisté à préciser le nombre de téléchargements payants générés, ou pour le moins donner un pourcentage de transformation, question de se faire une autre idée que  « Par la suite, l’utilisateur achète les albums dans l’application directement, et les résultats sont vraiment satisfaisants » ! Bref… Applications Vs ebooks, je ne suis pas sûre que le choix de l’un ou de l’autre soit juste une question de prix de vente, comme l’article (ou plutôt la source) le laisse entendre !
Dans un marché d’à peine plus de 3 ans, qui bouscule violemment les usages datant de quelques siècles (tout de même), et où le monopole du support de lecture est indéniable, je ne crois pas que la question se pose en matière de store ! Si les éditeurs comme Fleurus, Casterman ou Gallimard (chacun très différent dans leur approche du « dématérialisé » ) s’essayent aux deux, dans tous les cas les ventes ne décollent pas. Et la question du modèle économique se pose toujours et encore ! Nathalie Colombier de Déclickids est bien placée pour nous rendre compte de sa vision experte (en passant, je vous invite à découvrir son excellent article, publié sur le site de l’ENSSIB).

Elle constate cependant que depuis un an, le rythme de sortie a diminué. « Certaines collections entamées ont considérablement ralenti leur production, et ce peut être expliqué en partie par la déception des résultats de ventes. »

En tant qu’éditeur 100% numérique, a contrario des éditeurs cités dans l’article (dans lequel je regrette que ne figure aucun « pure-player »), je fais le même constat que Nathalie concernant le ralentissement de la production de livres-applications.

Alors qu’on va nous rebattre les oreilles et les mirettes avec la rentrée littéraire, je crains fort que, pour cette année 2013 une fois encore, le secteur du numérique ne brille pas par son succès médiatique. Je ne peux donc m’empêcher de revenir sur la très belle (mais trop brève) initiative de Nicolas Gary (Actualitté) et Julien Simon (Walrus) en 2011 avec Une autre rentrée littéraire 2011 ! Aujourd’hui, 2 ans plus tard, si le paysage a changé, il est bien le seul, car pour ce qui est des livres numériques jeunesses, on stagne, voire on régresse. Pire, certains éditeurs « pure-player », précurseurs en leur temps, commencent à ramer ferme. Alors certes, un homme a su marquer l’histoire en créant un support aujourd’hui incontournable, « amazing », mais nombre d’autres se cassent les dents pour produire un contenu associant qualité, intérêt, innovation, accessibilité, et pouvoir le répéter à l’envie !  La Souris Qui Raconte ne déroge pas. Alors qu’il reste encore deux applications dans les tuyaux, celles-ci peinent à sortir ! Je vous rassure, elles sortiront, mais au prix de quels sacrifices !

En conclusion, la question que je me pose et que je vous pose à vous, behind the screen, suite à la lecture (numérique) de l’article dont il est question ici, avec en contre point l’article (papier) paru dans le Télérama n° 3319, « La mutation de l’animal lecteur », c’est : — Existe-t-il une place pour l’édition numérique jeunesse ? Une place qui fasse métier je veux dire ?

On en reparle à la prochaine rentrée littéraire ou vous avez déjà un avis sur la question ?


3 Commentaires sur “Applications Vs eBooks le point de vue de LSQR

  1. La création d’une app jeunesse, 2000€ ???
    Ils sont tombés sur la tête chez Actualitté ! Rajoutons un zéro et on se rapprochera (un peu plus) de la réalité…

    Et bien c’est pas gagné tout ça. Force et honneur aux pure-players !

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