C’est en découvrant l’article récemment publié par LeMonde.fr, relayant les inquiétudes de pédiatres, psychologues et autres professions paramédicales, mais aussi enseignants et parents, que j’ai eu envie de réagir.

Les professions touchant à l’enfance sont nombreuses, et le business réalisé autour de l’enfance ne l’est forcément pas moins (pour preuve cette étude aux chiffres astronomiques). Depuis l’arrivée des tablettes en 2010 (et un engouement explosif avec des ventes en augmentation massive entre 2011 et 2013 — source zdnet.fr —) et leurs retours d’usage, depuis les polémiques qui ternissent le grand plan numérique, le temps serait-il à l’analyse ? En éditeur numérique et personne de bon sens (enfin je crois), je m’interroge aussi !

Coïncidence ? Alors que Michèle Drechsler répondait fin août à mes questions sur le numérique à l’école, Sabine Duflo s’immisce dans mes flux et soulève son lot de questions !

De très nombreuses études scientifiques ont été publiées sur le sujet, pour la plupart peu diffusées en France. Toutes aboutissent à la même conclusion : une consommation trop précoce, trop intensive ou à des contenus inadaptés, peut atteindre trois champs du développement de l’enfant : le corps, la cognition, le comportement.

Les recommandations de Sabine Duflo :
Pas d’écran avant 2 ans
Pas de tv et d’internet dans les chambres des enfants
Pas de tv pendant les repas ni avant d’aller à l’école
Respect des limitations d’âge (avertissements et interdictions)

Depuis toujours, j’ai milité contre les tablettes avant 2 ans. Sans y rien connaître en matière de cognition ou autre argument abordé par la psychologue, c’est l’ex-maman qui écrit. Même si elle est en âge d’être grand-mère (c’est quand vous voulez les enfants !) , les échanges avec un bébé sont trop forts, trop beaux, trop magiques, trop… TOUT ! pour laisser une tablette (ou autre écran) jouer à la nounou.

Ça ne vous fait pas peur à vous ?
Ça ne vous fait pas peur à vous ?

Par ailleurs, en regardant les différentes vidéos de Sabine Duflo et celle associée à « L’enfant et les écrans » où Bruno Harle évoque Serge Tisseron et Yann Leroux, je suis consternée ! Non pas directement par ce que j’entends, mais consternée par la dichotomie des discours ! Qui croire ?

Le grand plan numérique, à propos duquel les avis sont très partagés, préconise largement l’utilisation des tablettes, comme le « plan informatique pour tous » allait dans le sens de l’utilisation des ordinateurs en son temps (1985 ! tout de même ! et tout aussi attaqué). Ce plan répondra-t-il aux attentes de notre Président qui l’a mis en place ? Et toutes les polémiques qu’il génère seront-elles anéanties si le temps montre son utilité ? Or, aujourd’hui, le recul aidant, certaines analyses pointent les dangers d’une surconsommation d’écrans, de leur mauvaise utilisation en général, dont la tablette n’est pas exempte. De même que les enseignants devraient être les premiers formés à ces nouveaux supports, les parents ne devraient-ils pas l’être eux aussi ? A partir de quel âge, quel contenu, combien de temps dans la journée… des questions auxquelles certains sites répondent déjà, mais trop peu connus du grand public, les parents nouvelle génération qui dînent avec la télé allumée, chacun connecté à Facebook !

J’ai encore en mémoire (c’était au Salon du Livre de Jeunesse et de l’Education à Namur en 2013) une maman poussant une poussette avec un bébé de moins de deux ans dans les allées, côté livres, l’enfant était accroché au portable de sa mère ! Espace livres !

Plus que jamais, tant que je publierai des livres numériques, je militerai pour la lecture à haute voix !

 


2 Commentaires sur “Bons ou mauvais les écrans ?

  1. je suis tout aussi consternée devant des discours certes scientifiquement fondés mais attention à ne pas diaboliser. Tout est une question d’éducation et de bon sens. Et en la matière, il y a vraiment un problème de société : l’éducation d’un enfant demande du temps et de l’accompagnement . Numerique ou pas. Tout dépend de la posture de l’adulte responsable. Car qui met entre les mains d’un enfant un livre ou une tablette ? Aiguiser son esprit critique aussi en tant qu’adulte afin de prôner la qualité. Il y a de tout en numerique mais il y a a aussi des livres pas très bons. Alors soyons responsables.

    1. Vous et moi le sommes évidemment.
      Malheureusement ce n’est pas le cas de tous, et nous ne sommes pas tous aussi vigilants et attentifs, d’où la difficulté, comme vous le dites, c’est un problème de société !
      Merci pour votre commentaire

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