Ce matin, 3000 événements recensés dans toute la France sont partis en Livre (et en live) pour le plus grand plaisir des enfants émerveillés !

LIVRE DE HANSCette grande Fête du Livre pour la Jeunesse – deuxième édition (20-31 juillet) – a connu son coup d’envoi à l’occasion du premier parc éphémère d’attractions littéraires, qui compte plus de 20 espaces d’animations pour tous les âges, sur le thème des héros de littérature de jeunesse. Il durera lui, jusqu’à dimanche prochain.
Sur le bord du canal de l’Ourcq, le soleil également invité, avait rendez-vous avec des centaines d’enfants venus écouter Vincent Malone pour une lecture musicale sur un texte inédit écrit spécialement pour l’occasion : « Hans, le vaillant Petit Cendrillon Rouge Botté aux Boucles d’or et au Bois dormant de Monsieur Seguin » (totalement déjanté, mais tellement drôle) ! Une performance participative où des enfants venus de Pantin, Montreuil, Saint Denis et j’en oublie… entraient en écho dans le texte chanté de ce héros très melting pot. On a lu, on a chanté, on a crié et applaudi, on a ri aussi, et à en voir les mines réjouies des spectateurs assis, Malone a fait un carton.

Voir des enfants enchantés est toujours un émerveillement. Le lieu avait de quoi en surprendre plus d’un avec des structures (créées par le collectif Bellastockaménagées pour abriter des attractions aux appellations pittoresques telles que le chambou-lodrome, la fontaine magique, le chemin des défis ou encore les cabanes à livres… Le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse, organisateur de l’évènement, a mis, une fois encore, les petits plats dans les grands, et se donne les moyens de faire de cette fête un événement incontournable et attendu ! Bravo !

et des têtes chapeautées
Des têtes chapeautées…
Des pieds en sandales
et des pieds dénudés… C’est l’été !

La Souris Qui Raconte ne participe pas à cette deuxième édition de la Fête du Livre, initialement baptisée « Lire en short » , et en écrivant ces lignes, j’avoue le regretter un peu. La joie c’est communicatif, on a envie d’en être, encore plus en ces périodes tourmentées… La première édition avait vu des enfants d’un centre de loisirs créer la première partie de « Chiens et chats, le livre » à la Cité des Sciences et de l’Industrie.
A l’approche du nouvel événement, je ne m’étais pas sentie de repartir dans une nouvelle aventure. Dommage…
2017 prend garde à toi !


Avec l’arrivée de l’été, il était temps, les vacances… et pour bien Partir en livre avec la deuxième édition de la grande fête du livre jeunesse, retour sur notre dernier Comité Albums du SLPJ.

Au premier étage du 3, rue François Debergue à Montreuil, une salle, fenêtre béante, nous accueille à livres ouverts autour d’une table aux couvertures bariolées. Ici, le livre est une gourmandise, et les lectrices que nous sommes, découvrons avec envie les derniers services de presse envoyés par les éditeurs.

Le premier dont je m’empare est « Sans ailes » écrit par Thomas Scotto, illustré par Csil et publié chez A pas de loups. Le texte est d’une très grande poésie et emmène loin le lecteur qui voudra bien suivre le narrateur à la recherche de ses trois étoiles perdues. Je vogue ensuite avec « La danse de la mer » un album graphique de Laëtitia Devernay chez La joie de lire, qui parle sans texte de chalutage en eaux profondes. Il est d’ailleurs beaucoup question d’eau dans ces livres. Ce doit être l’effet Vacances !

« Je suis la méduse » Béatrice Fontanel, Alexandra Huard chez Les fourmis rouges fait débat,

« Quand il pleut » Pierre Grosz, Remi Saillard chez Mango Jeunesse m’émeut. « Le voisin s’en va pêcher » Koen Van Biesen chez Alice Jeunesse est un très beau livre dont la technique d’illustration, parfaitement originale et pleine d’humour, demande plusieurs lectures pour en apprécier toute la richesse. Il y a aussi « Je serai cet humain qui aime et qui navigue » Franck Prévot, Stéphane Girel chez HongFei et son invitation à la traduction du poème, ou l’écriture d’un, à soi… D’autres se découvrent, moins estivaux ceux-là, encore qu’ils fassent aussi voyager. « L’attrape lune » Séverine Vidal, Barroux chez Mango Jeunesse. « La Ronde » de Louise-Marie Cumont chez Memo, par sa délicatesse et la beauté de ses illustrations, nous transportent toutes. « Circulez » de Jan Bajtlik La joie de lire est pétillant, surprenant, drôle, une perle à mes yeux ! Et puis tous les autres… on est venu pour ça, LIRE et découvrir, s’évader et discuter… !

Lire et découvrir c’est fait, après deux heures à s’évader. Il ne nous reste plus qu’à discuter, pour retenir nos quatre coups de cœur, presqu’à l’unanimité.

Coups de cœur pour cet été
Bel été en livre

Nous étions nombreuses ce matin rue François Debergue à Montreuil, au siège du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse pour le premier comité de lecture Album et Petite Enfance. Retour sur une matinée de pur plaisir !

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L’expérience m’avait vraiment plu l’année dernière. Ayant été invitée à la reconduire cette année, j’ai bien sûr accepté avec ravissement ! Bibliothécaires, libraires, professionnelles du livre et de la lecture, sans aucun représentant de la gent masculine (dommage), ont lu et débattu à l’occasion de cette première matinée studieuse, où la lecture en général, et l’album en particulier étaient à l’honneur. Sylvie Vassalo en maître de cérémonie, attentive aux choix et justifications des unes et des autres, nous accueillait autour d’une grande et large table. Une quarantaine d’albums d’éditeurs francophones et étrangers (pour un gros quart) et une douzaine dans la catégorie « Petite Enfance » avaient été soigneusement organisés par maison d’édition à notre arrivée, pour finir éparpillés vers 11h, au gré des lectures de chacune. Une heure et demie de découvertes, heureuses ou moins, mais toujours plaisantes, au fil de ces premiers titres dans lesquels je retrouvais silencieusement une auteure publiée chez La Souris Qui Raconte.

Mes lectures du jour
Mes lectures du jour

Après la lecture, vient l’échange. C’est bien connu, les livres ça fait parler ! Ça anime !
Quels titres garder ? Lesquels défendre ? Pourquoi ? D’autres lectrices partagent-elles mon avis ?
Je n’ai pas compté combien sont finalement restés en lice sur la cinquantaine d’ouvrages. Certains ont été âprement défendus, d’autres unanimement écartés et après un vote à main levée en fin de séance, pour ne garder chacune que 3 titres (finalement poussés à 4), mon choix sans aucune hésitation s’est porté sur La piscine en 1, en 2 Le petit barbare et en 3 Yéti.

Vote à main levée
Vote à main levée

J’ai adoré la très grande poésie qui se détache des deux albums sans texte. Chacun ouvrant largement la porte de l’imaginaire de l’enfant qui, focalisé sur l’image seule, superbe dans les deux ouvrages, peut se raconter mille et une histoires ! Quant à Yéti, les illustrations de Rébecca sont juste époustouflantes !

La suite dans un mois. En attendant, ne passez pas à côté de ces trois-là. Quatre, bien que n’ayant pas lu Les farceurs !

Les 4 sélections du jour qui alimenteront les Bonnes Lectures
Les 4 sélections du jour qui alimenteront les Bonnes Lectures

Tout le monde le sait, les salons sont des moments particulièrement riches en rencontres et autres aventures. Ceux du livre, ne dérogent pas !

C’est en mars 2014, à Luçon, que j’ai fait la connaissance d’Eric Sanvoisin, bibliothécaire et auteur à la bibliographie impressionnante. Entre franches rigolades et conversations plus sérieuses, le courant a bien circulé et il m’avait promis un livre pour se tester au numérique ! Quelques mois plus tard, je reçois plusieurs textes, dont un me touche particulièrement…

Illustration Anna Obon
Illustration Anna Obon

« Ma rentrée colère » raconte la rentrée d’un petit garçon au CP. Loïc est atteint de trisomie 21 et le regard que posent sur lui les autres enfants, m’a immanquablement renvoyée à des souvenirs d’enfance. Je n’ai pas hésité une seconde sur la publication de ce texte, écrit avec humour et humanisme, même si Eric m’a avertie sur la frilosité des autres éditeurs face à un tel sujet. Mais vous le savez bien maintenant, La Souris Qui Raconte parle de tout ! J’ai même voulu aller plus loin. Puisque le héros est trisomique, je n’imaginais pas une lecture faite par un comédien « normal » ! Mes recherches m’ont conduites jusqu’à l’Institut Jérôme Lejeune, où j’ai rencontré Elizabeth Bisbrouck à qui j’ai parlé de mon livre, et de mon projet de le faire lire par un comédien trisomique. Je lui dois la merveilleuse rencontre avec Robin, 24 ans, trisomique et « trois fois plus joyeux que vous » !

Hier donc, nous nous sommes rendus avec Michel à Arras, où vit Robin. Parfaitement autonome, il nous a accueilli dans son chez lui, un grand appartement qu’il partageait avec un colocataire jusqu’à récemment, et localisé dans le même immeuble que l’association Down-up. C’est peu dire que Robin nous attendait. Depuis plusieurs mois il avait reçu le texte d’Eric, et depuis plusieurs mois il travaillait sa lecture. Pour l’aider dans sa préparation et son apprentissage, le texte a été isolé « écran par écran »  et imprimé sur 26 feuilles A4 en gros caractères, reliées entre elles pour en faire un livret. Robin l’a même transporté jusqu’au Canada où il s’est rendu dernièrement. Il est tellement imprégné du personnage, que Loïc, c’est lui ! (Il en a omis de préciser que l’auteur, Eric, c’est toi ! Désolée pour cet oubli, et j’espère que tu verras dans cette appropriation un gage de réussite !)
Une expérience comme celle que nous avons vécue hier, ce n’est pas quelque chose qu’on fait tous les jours. Et des craintes, j’en avais. La première, ne pas être à la hauteur du bonhomme ! Trisomique oui, mais humain d’abord, et je ne voulais pas le blesser ou le tourmenter. Comment s’adresse-t-on à un trisomique ? Jusqu’où peut-on aller dans l’exigence ? Que comprendra-t-il, ou pas ? …

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Impliqué…
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Consciencieux…

Robin a étudié le théâtre, il s’est même produit sur la scène de la Comédie Française. Il s’est plié avec professionnalisme à tous nos commentaires. S’il n’était pas d’accord sur telle remarque ou telle autre, il nous le faisait savoir, nous devions argumenter pour lui permettre de comprendre et ainsi de modifier son jeu. Certains des passages du livre sont tellement investis que j’en ai éprouvé une immense émotion. Comme toutes les lectures de nos livres, Robin a lu, et relu, jusqu’à ce que nous soyons tous satisfaits, Martine, sa maman comprise, veillant avec amour et bienveillance sur la performance de son fils.
Merci Robin, merci Elizabeth. « Ma rentrée colère » sera à découvrir en septembre 2016. A cette occasion, je donnerai un autre temps de parole à Robin.
Au fait, si vous non plus ne savez pas comment vous adresser à un trisomique, oubliez qu’il est 3, et adressez-vous à lui comme à une personne à part entière !


Parce qu’il est partout question de tablettes à l’école, et que les « succes story » entrepreneuriales  touchent plus les applications de la rubrique « Éducation » que celles de la rubrique « Livres »*, je persiste à dire (et écrire) que lire à haute voix des livres (ou applications) numériques depuis les supports ad’hoc est indispensable pour nos enfants.

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Alors que le Grand Plan Numérique progresse, au grand dam de certains réfractaires qui s’en expliquent, La Souris Qui Raconte milite plus que jamais pour la lecture à haute voix sur outils numériques.
Les usages des tablettes en classe se vulgarisent avec des ressources éducatives de plus en plus nombreuses. L’élève utilisant une tablette pour des apprentissages comme l’alphabet des mots, le B.A.BA de la lecture, l’écriture en cursive ou encore l’orthographe, ne devrait-il pas continuer d’utiliser la tablette pour LIRE ! Pourtant, si les curseurs d’utilisation des applications éducatives sont au plus haut, il n’en va pas de même pour les applications ou eBooks « littéraires » ! Ce que j’énonce ici est le fruit d’un simple constat, il vous suffit de regarder dans la rubrique « Enfants » de l’App Store pour vérifier mes dires. A peine une quinzaine d’applications intitulées « Livres » dans le classement des 200 premières applications via mon ordinateur.
Mais voilà, lire n’est pas seulement une question d’apprentissage ! Lire demande un entraînement, une culture au goût de lire, et comme tous les goûts, celui-ci s’exerce et s’affine à l’usage. Pourquoi donc ne pas utiliser des LIVRES numériques conçus par des éditeurs qui publient pour les nouveaux supports de lecture et ainsi développer ce goût ? Nos enfants aiment les tablettes, et bien utilisons-les pour leur donner le goût de lire, et ainsi leur proposer autre chose que des applications éducatives, ludo-éducatives ou ludo tout court !

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Un écran magique ?

Pour info, le 14 octobre prochain, je serai à Canopé Orléans, invitée par Michèle Drechsler, pour expliquer et montrer comment utiliser les applications et ebooks de La Souris Qui Raconte pour de la lecture en classe. De la lecture à haute voix. Mes constats n’ont rien de scientifique, ils sont le résultat de rencontres, en classe et sur des salons, et montrent combien les enfants aiment lire à haute voix, debout devant un TBI, ou un écran de tablette (ou ordinateur) projeté. Le TBI est interactif, plus ludique donc. Mais l’écran peut le devenir. Il suffit de simuler, là ou l’enfant agit sur l’écran, vous agissez vous même sur la tablette, et une action se produit, ou pas ! L’enfant peut aussi, après avoir écouté la narration faite par le conteur, imiter celui-ci, et ainsi « jouer » son texte. Dans le cas de dialogues, plusieurs élèves peuvent se donner la réplique, et « jouer » les saynètes. Le livre numérique ne diffère en rien du livre papier, si le texte est bon, s’il parle aux enfants, ils n’hésitent jamais à lever la main pour être invités à venir déclamer devant la classe.

* Je voulais ici souhaiter bon vent à la maison d’édition numérique Square Igloo, qui annonçait récemment sur sa page Facebook le retrait de ses applications sur les stores pour cause de « non business ». Je suis triste pour eux, et pour les autres, ceux qui ont déjà décroché et ceux qui, obstinés s’accrochent encore, redoutant la suite… Bon vent les amis !