« Tout allait bien, jusqu’à ce qu’Amazon intervienne sur le territoire français, avec son offre Kindle Unlimited. […] » ainsi commence le billet traitant de l’abonnement illimité du livre, sur l’incontournable blog Actualitté.

En lisant cet article, j’ai été prise d’un profond écœurement (pour ne pas dire colère) !
Pourquoi en France, entreprendre et innover s’avère-t-il parfois si compliqué ? Tout le monde s’accorde à dire (et les chiffres en premier), que le livre numérique peine à décoller. Mais comment, bon sang, peut-il en être autrement, alors que les premiers freins semblent émaner des acteurs de la filière eux-mêmes ? DRM, prix trop élevés… et maintenant cette interrogation sur l’offre d’abonnement illimité comme offre possiblement illégale ! Dans un marché qui a montré toute sa puissance en 2010, avec l’arrivée de l’iPad, le recul manque ! Pour preuve, la première étude d’usage du livre numérique réalisée conjointement par SOFIA/SNE/SGDL a été rendue publique en mars 2012. Alors que la numérisation d’ouvrages au travers du projet Gutenberg remonte à 1971…

Si les investigations demandées par Mme Fleur Pellerin, au sujet de ce qu’elle croit « ne pas être conforme à la loi », visaient en premier lieu Amazon, comment pouvait-elle ignorer les dommages collatéraux que cela risquait d’engendrer, l’abonnement illimité du livre ne datant pas d’hier ?

[…] Les premières formules destinées aux particuliers apparaissent quant à elles à la fin des années 2000. Elles sont donc contemporaines de l’émergence des plates-formes de streaming musical. Si ces dernières sont souvent présentées comme antérieures, c’est principalement en raison du fait qu’elles ont eu un impact plus marquant. Elles sont en effet parvenues à imposer, dans leur secteur, le modèle de l’abonnement comme un nouveau paradigme de commercialisation des biens culturels à l’ère numérique, même si la viabilité du modèle, pour l’ensemble de la filière, demeure encore l’objet de débats et d’interrogations. […] *

Publie.net en 2008. Izneo, YouScribeYouboox, StoryPlayr (et j’en passe), ont suivi entre 2010 et 2013 ! Chacun avec sa ligne éditoriale propre mais avec des fondements communs, rendre la lecture numérique accessible au plus grand nombre, de façon SIMPLE !
Le cheval de bataille d’Amazon SIM-PLI-FI-CA-TION, achat en un clic… certes dans un univers fermé (on le lui reproche assez), mais un service inégalé pour l’utilisateur final. Soyons au moins honnête sur ce point ! La société change et ses usages avec. Pourquoi la lecture ne s’essayerait-elle pas à de nouveaux modèles ? C’est ce qu’ont cru possible les Youboox et consort !
Mais ça c’était avant !

[…] À la suite du lancement par Amazon de son offre d’abonnement Kindle Unlimited, dans un secteur d’activité déjà occupé par quelques opérateurs français, un débat a émergé relatif à la légalité de ces offres au regard de la loi de 2011 sur le prix du livre numérique. La ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, a fait part le 22 décembre 2014 de son intention de saisir le médiateur du livre de cette question, pour avis. […] *

Avant l’arrivée d’Amazon et son offre illimitée, Mme Pellerin estimait-elle ces services « ne pas être conforme à la loi » ? Pas que je sache… ! Et voilà qu’à la fin 2014 le vilain méchant loup entre dans la bergerie ! Déjà qu’à l’instar d’Attila les librairies disparaissent sur son passage, si en plus ce loup conquérant propose une offre illimitée de plusieurs milliers d’ouvrages à 9,99€/mois, où va-t-on ?
En France on aime bien les bouc-émissaires, celui-ci à le cuir dur, mais quid des conséquences sur nos intrépides entrepreneurs ? Comprenez-moi bien, ce contre quoi je m’insurge c’est la chronologie de toute cette affaire !

Chasse aux sorcières

Pour un livre à 20€
Pour un livre à 20€

A la lecture du rapport Engel, que lit-on entre les lignes, si ce n’est la PEUR compulsive du numérique qui étreint le lobby de l’édition ? C’est bien Amazon le catalyseur de ce qui risque de devenir un sacré bazar !
Aujourd’hui, les éditeurs indépendants sont rares et les grands groupes d’édition disposent de leur propre service de diffusion, voire de distribution. Le graphique ci-contre montre la répartition des gains avec un livre papier vendu à 20€. La somme des points 2. 4. et 5. nous donne entre 14,40€ et 16€ contre 1,60€ à 2,40€ pour l’auteur (détail ici) ! Ce que personnellement je trouve parfaitement injuste au regard du rôle indispensable de l’auteur dans la chaîne du livre. Je conçois bien qu’il faille encadrer les pratiques, mais l’argument majeur énoncé par les détracteurs du modèle d’abonnement étant la rémunération de la création… cela me fait bien rire !

[…] Les partisans des offres d’abonnement les présentent comme l’expression, dans le secteur du livre, d’un basculement irréversible dans un âge de l’accès, propre à l’économie numérique. Pour eux, l’abonnement peut être un adjuvant à la pratique de lecture, un levier pour le développement de nouveaux marchés et un moyen de lutter contre le développement du piratage. Les détracteurs de ce modèle doutent du bien-fondé de chacun de ces arguments en faisant valoir que l’abonnement, dont la viabilité économique n’est pas avérée, est inadapté au livre et à la pratique de lecture et qu’il présente donc un très fort risque de perte de valeur pour la filière, ce qui affecterait inéluctablement à terme la rémunération de la création. […] *

La viabilité économique n’est pas avérée… hum et ne risque pas de l’être dans ces conditions ! Quant à la perte de valeur pour la filière, évidemment… ! au vue du graphique, tout le circuit est chamboulé à commencer par la librairie qui n’existe plus dans le modèle de l’abonnement et hop – 6,60€ !
— Chouette on baisse le prix de vente du livre alors, et on augmente les droits aux auteurs !
— Ah mais t’es folle toi !
Et le rapport de conclure :

[…] L’abonnement n’apparaît pas être la condition du développement du marché du numérique, relativement faible en France. Si les freins à cet essor – notamment le niveau de tarification du livre numérique et les modalités trop contraignantes de protection – risquent de favoriser le piratage, l’abonnement n’apporte de réponses que très relatives. Dès lors, compte tenu de l’importance de la régulation pour assurer un développement équilibré de la filière du livre et du caractère insatisfaisant des solutions alternatives, il n’est pas justifié de renoncer au système de régulation par le prix. Le médiateur ne préconise donc pas de modifier la législation. Il revient aux acteurs de la filière de développer, de manière dynamique, des offres légales. *

En d’autres termes, démerdez-vous ! Ce qui était légal ne l’est plus !
C’est vrai quoi, votre business d’abonnement repose sur un modèle que vous avez installé, testé, corrigé (financé… mais ça c’est un gros mot) depuis combien… 3 ou 4 ans, voire plus pour certains ! Et maintenant on vous dit de développer, de manière dynamique, des offres légales, qui n’étaient pas contestées jusqu’à décembre 2014 !
Remercions donc de concert les groupes d’édition, dont je ne puis croire qu’ils n’aient pas inspiré cette étude, parce qu’ils tremblent devant le géant Amazon (qui lui, aura les moyens de trouver la pirouette) au mépris des initiatives et tentatives des opérateurs français !

*Extrait du Rapport Engel sur le modèle d’abonnement illimité du livre


Le plus difficile après une déconnexion de 4 semaines (quel luxe !), c’est la RE connexion ! Comment reprendre ? Par où commencer ? Quel sujet aborder pour intéresser les quelques aficionados de La Souris Qui Raconte ? Les tatoués, les minces, les beaux… qui sentent encore le sable chaud ! Que vous raconter chers lecteurs ? Vous m’avez manqué !

Oui, j’ai passé d’excellentes vacances (merci de demander), visité de belles expos, lu quelques merveilles. J’ai grimpé et descendu de jolis contreforts ; nagé dans la Grande Bleue. Connu la paix ! J’ai discuté de beaucoup de choses avec nos hôtes-amis. Assez peu d’édition numérique. La faute au break ! Et alors que cela ne fait que quelques jours que nous avons remis le pied dans la vraie vie, ma curiosité associée à l’actualité m’immerge dans mes sujets de prédilection. Application, ebooks : l’édition jeunesse explore les univers numériques (ActuaLitté du 1er septembre), si ce n’est pas un sujet pour moi ça, alors je repars en vacances !

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©KiteReaders

Rien de bien nouveau sous le soleil avec le regret de ne pas en apprendre plus que je ne sache déjà, à part peut-être quelques chiffres : 2 000€ pour une application, mazette un vrai cadeau ! Une centaine d’euros pour un epub, et 10 ou 20 pour un fixed layout… super mazette ! Combien de pages le fixed layout pour ce prix là ? Et de quel type d’epub parlons-nous ?
Martine, téléchargée gratuitement 200 000 fois, super ! Mais la vraie info n’aurait-elle pas consisté à préciser le nombre de téléchargements payants générés, ou pour le moins donner un pourcentage de transformation, question de se faire une autre idée que  « Par la suite, l’utilisateur achète les albums dans l’application directement, et les résultats sont vraiment satisfaisants » ! Bref… Applications Vs ebooks, je ne suis pas sûre que le choix de l’un ou de l’autre soit juste une question de prix de vente, comme l’article (ou plutôt la source) le laisse entendre !
Dans un marché d’à peine plus de 3 ans, qui bouscule violemment les usages datant de quelques siècles (tout de même), et où le monopole du support de lecture est indéniable, je ne crois pas que la question se pose en matière de store ! Si les éditeurs comme Fleurus, Casterman ou Gallimard (chacun très différent dans leur approche du « dématérialisé » ) s’essayent aux deux, dans tous les cas les ventes ne décollent pas. Et la question du modèle économique se pose toujours et encore ! Nathalie Colombier de Déclickids est bien placée pour nous rendre compte de sa vision experte (en passant, je vous invite à découvrir son excellent article, publié sur le site de l’ENSSIB).

Elle constate cependant que depuis un an, le rythme de sortie a diminué. « Certaines collections entamées ont considérablement ralenti leur production, et ce peut être expliqué en partie par la déception des résultats de ventes. »

En tant qu’éditeur 100% numérique, a contrario des éditeurs cités dans l’article (dans lequel je regrette que ne figure aucun « pure-player »), je fais le même constat que Nathalie concernant le ralentissement de la production de livres-applications.

Alors qu’on va nous rebattre les oreilles et les mirettes avec la rentrée littéraire, je crains fort que, pour cette année 2013 une fois encore, le secteur du numérique ne brille pas par son succès médiatique. Je ne peux donc m’empêcher de revenir sur la très belle (mais trop brève) initiative de Nicolas Gary (Actualitté) et Julien Simon (Walrus) en 2011 avec Une autre rentrée littéraire 2011 ! Aujourd’hui, 2 ans plus tard, si le paysage a changé, il est bien le seul, car pour ce qui est des livres numériques jeunesses, on stagne, voire on régresse. Pire, certains éditeurs « pure-player », précurseurs en leur temps, commencent à ramer ferme. Alors certes, un homme a su marquer l’histoire en créant un support aujourd’hui incontournable, « amazing », mais nombre d’autres se cassent les dents pour produire un contenu associant qualité, intérêt, innovation, accessibilité, et pouvoir le répéter à l’envie !  La Souris Qui Raconte ne déroge pas. Alors qu’il reste encore deux applications dans les tuyaux, celles-ci peinent à sortir ! Je vous rassure, elles sortiront, mais au prix de quels sacrifices !

En conclusion, la question que je me pose et que je vous pose à vous, behind the screen, suite à la lecture (numérique) de l’article dont il est question ici, avec en contre point l’article (papier) paru dans le Télérama n° 3319, « La mutation de l’animal lecteur », c’est : — Existe-t-il une place pour l’édition numérique jeunesse ? Une place qui fasse métier je veux dire ?

On en reparle à la prochaine rentrée littéraire ou vous avez déjà un avis sur la question ?


Hier se tenait à l’Institut Océanographique les 9e assises du livre numérique organisées par le SNE. Pour la première fois le temps dévolu à ces assises occupait la journée complète, au lieu d’une demi-journée pour les années précédentes. Un nouveau format qui, à plusieurs égards, m’a particulièrement enthousiasmée !

La matinée s’organisait autour du thème « Les politiques du livre numérique » et l’après-midi abordait « Les grandes tendances du livre numérique » pour se terminer avec un exercice qui a littéralement emballé l’entrepreneuse que je suis. Des « Pecha Kucha » (le bruit de la conversation en Japonais) et que je vais essayer de détailler au mieux !
Avant de revenir plus longuement sur cette heure et demi de présentations courtes et rapides, quelques lignes sur cette journée.

En 2011 je m’étais jurée de ne plus retourner aux assises, que j’avais trouvé inintéressantes voire barbantes. Aucune information nouvelle sur le numérique n’avait nécessité de passer une demi-journée dans un espace, certes remarquable, mais particulièrement inconfortable. Les bancs sont un calvaire pour nos fessiers et, comme si ce n’était pas suffisant, coupent la circulation du sang dans les jambes…
Finalement, j’ai changé d’avis et me suis inscrite à ces Assises quitte à être mal assise (facile, mais trop tentant) !

Je ne vais que survoler les différentes tables rondes, pour me concentrer sur les « Pecha Kucha » , sûre que ça et là vous retrouverez sur le WEB des articles bien plus complets que celui que je pourrais vous délivrer ici. Faire vite, c’est faire des choix. D’abord zapper l’introduction du président du SNE (so borring) et filer direct à la première table ronde « Le livre numérique en bibliothèque » dont les invités, une bibliothécaire, un libraire, des diffuseurs et éditeur numériques, ont présenté à tour de rôle leurs offres de service. Pour les noms je vous renvoie au programme. Bien que l’animateur ait cruellement manqué de punch et globalement assez mal préparé son sujet (désolée, c’est l’impression que j’ai eu et ressenti autour de moi), le débat a montré une fois encore, combien les bibliothèques (trop peu représentées autour de la table) sont les laissées pour compte d’une révolution qui les dépasse. Ce que j’ai retenu : une trop grande disparité dans les offres (sentiment renforcé par les présentations des uns et des autres) et côté usagers : une attente de plus en plus forte de lire en mobilité !
La deuxième table ronde concernait « Les livres indisponibles : de quoi parle-t-on ? »  Soit je me suis endormie à ce moment là, soit il n’a jamais été précisé clairement ce que sont les livres indisponibles (ce que j’ai trouvé ici). Dans tous les cas, c’est un dossier d’une extrême complexité sur lequel la SGDL planche depuis plus de 2 ans. Qui est concerné, comment retrouver les ayants droits ? Il s’agit de 500 000 œuvres, une bagatelle  (une vision beaucoup plus « journalistique » de ce moment ici) ! L’idée phare de la future plate-forme dont le Cercle de la Librairie et la Caisse des Dépôts seront actionnaires : vulgariser la lecture numérique et proposer des offres commerciales aux libraires. Ce que j’ai retenu : un projet colossal, qui va encore coûter un bras et venir grossir le flot des « offices » avec des titres dont on peut se demander s’ils intéresseront du monde ! En effet, à l’heure de la création numérique, des enrichissements, des nouveaux modèles d’écriture, de lecture, de diffusion, combien seront-ils à se procurer de telles œuvres, dont je ne doute pas que les lecteurs avisés les possèdent déjà ! Les premiers titres ne devraient pas sortir avant début 2014, ce qui, au fuseau horaire numérique, risque de provoquer un beau « jet lag » !

En début d’après-midi, Julian Goarant directeur d’études OpinionWay a rendu publics les résultats du deuxième baromètre SOFIA/SNE/SGDL. Je vous laisse le découvrir dans son intégralité ici. Ensuite, et avant d’arriver à nos « Pecha Kucha » deux personnages aussi brillants l’un que l’autre nous ont parlé de « DRM et moyens techniques de protection (MTP), quels enjeux ? ». Pour les problématiques techniques était appelé à la barre, Bill Rosenblatt, New Yorkais (traduction en simultané pas toujours très claire, et quelques belles coquilles, confondant Adobe – prononcer Abobi – et HADOPI) et pour les problématiques juridiques, maître Jean Martin, un homme plein d’humour s’exprimant avec une grande clarté malgré la complexité du sujet traité. Bref un régal !

Bon, c’est pas tout ça mais il était déjà 16h30, tout juste le temps d’une pose pipi coupable ! Le rythme effréné de cette journée n’a pas laissé beaucoup de place pour ces moments qu’on aurait pu croire triviaux, tant ils ont été occultés ! L’amphithéâtre s’ébroue, on prépare les Pecha Kucha. 15 acteurs sont en lice ! La règle, 20 diapositives défilant à raison de 20 secondes chacune, ce qui vous donne 6  » 40′ pour  présenter votre offre ou votre service. Pour un entrepreneur ça s’apparente à un elevator pitch, l’expression est beaucoup moins glamour que Pecha Kucha !

Le premier a entrer dans l’arène (une arène bienveillante, sans note  ni appréciation, juste un exercice donnant un peu de visibilité face à un public d’initiés) est Albin Michel avec Paul Veyne et son Musée Imaginaire. Une présentation des fonctionnalités de l’ouvrage numérique nous est faite, avec quelques interventions à l’écran (images et voix) de Paul Veyne, personnage haut en couleur et extrêmement attachant ! Le format n’est pas franchement respecté… il le sera d’ailleurs très peu ! Hatier avec Mon chemin, continue. L’émotion de l’éditrice est tangible et me conforte sur ce que je sais depuis longtemps : pas facile de garder son sang froid et ses moyens alors que tous les regards sont tournés vers vous. Et ça, quand vous devez le faire devant un auditoire d’investisseurs, ça ne passe pas !
Celui qui sera le meilleur dans l’exercice, le plus convaincant avec un respect total des règles du jeu c’est WeLoveWords ! Grégory nous a défilé ses 20 slides, joliment mis en page, avec juste quelques mots. Ceci dit, pour lui, trouver les bons ne devait pas être bien sorcier. Encore fallait-il les dire, clairement et avec conviction. Cela fait longtemps que je crois au potentiel de cette start-up. La Souris Qui Raconte devait d’ailleurs confier à WeLoveWords un projet d’écriture pour une histoire à inventer. En 2013 peut-être !
Ensuite 2 éditeurs se succèdent, les éditions Gründ avec les cinquante meilleures chroniques de La scandaleuse histoire du Rock et les éditions Foucher avec Biologie Fondamentale, un livre enrichi avec fiches de révisions, exercices avec corrigés et QCM interactif.
FeedBooks ensuite, une librairie numérique dont je pensais qu’Hadrien Gardeur se serait mieux approprié l’exercice.
Hachette présente son Guinness World Record. Est-ce parce que le sujet est plus fun ? En tout état de cause, la démonstration en ligne était très bien faite, répondant parfaitement aux critères du défi ! La voix de l’éditrice, posée et en même temps amusée !
Ensuite The Michelin Guide… est-ce parce qu’il commençait à se faire tard, et que je passais d’une fesse à l’autre pour soulager chacune à tour de rôle de la dureté du banc, mais la suite est plus confuse.  My book factory une usine à numériser les livres (???). C’est ce que j’ai écrit hier, et j’avoue humblement ne plus me souvenir de quoi il en retourne exactement ! Encore quelques éditeurs : Gallimard avec Pompidou Kids (application chroniquée ici) ; Nathan avec T’Choupi, vous remarquerez en suivant le lien que celui vers l’ebook store ne saute pas aux yeux ; Zarafa, un livre en epub superbement enrichi ; Le Petit Prince, livre enrichi à paraître chez Gallimard ; Les Fables de la Fontaine, présenté par une société dont le nom m’échappe (et que j’ai mal noté), en epub3 fixed lay out avec synchronisation de la lecture. Le dernier a passer, Stéphane Michalon de chez epagine. Très impressionné, alors que le texte qu’il avait préparé pour l’occasion était très beau ! Mais son émotion en a un peu brouillé la compréhension.

Voilà le marathon se termine et mon billet est presque aussi long que la journée ! Je vous prie de m’en excuser et espère qu’il vous a suffisamment intéressé pour arriver jusqu’ici et découvrir ma conclusion ! Car ENFIN, il se passe des choses ! ENFIN ça bouge ! Bon d’accord, La souris Qui Raconte n’a pas été sollicitée pour l’exercice ! J’aurais d’ailleurs été bien embarrassée. Je regrette au passage qu’aucun éditeur « pure-player » n’ait été convié à se présenter. Pourtant, au 24 octobre 2012, Lorenzo Soccavo dans sa liste mise à jour, dénombre pas moins de 82 éditeurs pure-plyer et 18 prestataires de services pour l’édition numérique ! Nous grandissons, nous grandissons… Il va bien falloir compter avec nous Mesdames Messieurs de la SGDL !


Il y a quelques jours de cela, s’invitait dans ma boîte mail, une ToucheNoire bien décidée à briser l’omerta sur nos maisons d’édition, et publier sur son site la liste de nos concurrents mais néanmoins confrères (sic).
Cette démarche, initiée par un éditeur, m’a séduite à bien des égards et a retenu tout mon intérêt.

De vous à moi, avez-vous beaucoup lu ou entendu de chroniques de livres numériques faites par des rédactions « grands publics »,  Telerama ou France Inter (tout à fait au hasard) ? J’ai beau éplucher mon magazine hebdomadaire préféré, rubriques livres, rien, silence total (omerta) ! Pourquoi un tel blocus ? Si vous avez des idées, « Ma parole de souris » est faite pour vous !

Au même titre que les éditeurs numériques faisaient leur autre rentrée littéraire pour parler d’eux et de leurs titres, ils se rassemblent aujourd’hui, entre Amontour et Zebook, et autour de ceux qui voudront bien en être !

Pour ma part, j’ai décidé de contribuer, à mon petit niveau !
Ci-dessous la fameuse liste, piquée telle qu’elle sur le site Les éditeurs numériques, initié par l’éditeur ToucheNoire (ça va, vous suivez ?). Je vais y apporter une contribution toute personnelle en regardant de plus près du côté des éditeurs jeunesse (indiqués en orange). Voilà ce que je vous propose, concurrents mais néanmoins confrères, une petite chronique, un billet d’humeur à partir d’un de vos titres. En bref, un livre = une chronique… Codes promos, à votre bon cœur Mesdames, Messieurs les éditeurs…

De beaux devoirs de vacances en perspective !

A

1. Amontour (littérature, France)
2. Angle mort (science-fiction, fantasy, fantastique, France)
3. Arbre d’Or Editions (littérature, Suisse)

B

4. BookLab (livres enrichis, France)
5. Bouquineo (fiction & littérature, France)

C

5. (bis) Chemin de Tr@verse (voir Bouquineo, France)
6. Chocolapps, voir So Ouat ! France
7. Chouetteditions (jeunesse, Québec, Canada)
8. ComicWeave (BD, France)

D

9. D-Fictions (littérature, France)

E

10. Edicool (France)
11. Éditions CMG (juridique, France)
12. Éditions de Londres (classiques, Royaume-Uni)
13. Éditions Dominique Leroy ebook (érotisme, France)
14. Éditions Ère numérique (essais, littérature, France)
15. Éditions La Langue Française (littérature, France)
16. Éditions Le Gaulois Nomade (littérature, États-Unis)
17. Éditions du Nuage (jeunesse, livres d’art, France)
18. Éditions Petit Roland (littérature, thrillers, France)
19. É.L.P éditeur (littérature, Québec, Canada)
20. Emedion (BD, France)
21. Emoticourt (littérature, France)
22. Émue (Littérature, Australie)
23. e-styx (science-fiction, anticipation, France)
24. e-Toiles (jeunesse, France)
25. Europa Apps (fictions, jeunesse, France)

F

26. Foolstrip (BD, France)

G

27. Gentil Martien (jeunesse, applications, France)
28. GoodBye Paper (jeunesse, France)
29. Gravitons Editions (essais sur l’art, France)

H

30. Hiboo (Jeunesse, France)
31. Hocusbookus (Jeunesse, France)

L

32. La Bourdonnaye (littérature, France)
33. La Montagne secrète (jeunesse, Québec, Canada)
34. Lanfeust (BD, France)
35. La Souris qui raconte (jeunesse, France)
36. LC Les Éditions du nouveau Livre (littérature, France)
37. Leezam (✝)
38. Le Livre Scolaire (éducation, France)
39. Les Vagabonds du Rêve (nouvelles littératures de l’imaginaire, France)
40. Librii (livres enrichis, France)

M

41. Mangako (BD, France) (✝)
42. MComics NomadBooks Tekneo Studio (BD, France)

N

43. Numerik Livres (Québec, Canada)

O

44. Œuvres ouvertes (littérature, France)
45. ONLiT Editions (littérature, Belgique)
46. OpenEdition (sciences humaines et sociales, France)

P

47. Publishroom (littératures de création numérique, F)
48. Poésies Industrielles (poésie, France)
49. Popizz (jeunesse, France)
50. Primento éditions (scolaire, Belgique)
51. Ptitinédi devient Square Igloo (jeunesse, France)
52. Publie.net (fiction, essais, France)

Q

53. Quelle histoire (jeunesse, France)

R

54. Recitiques (littérature, France)
55. Robert ne veut pas lire (littérature, Québec, Canada)

S

56. SmartNovel (fiction, France)
57. So Ouat! (jeunesse, France)
58. Square Igloo (jeunesse, France)
59. StoryLab (fiction, France)
60. Syllabaire (généraliste, France)

T

61. ToucheNoire (romans noirs, polars, thrillers, Danemark) ➚ http://www.touchenoire.com
62. TouchyBooks (jeunesse, Espagne)

U

63. UPblisher (généraliste, France)

V

64. Volumique (applications, livres enrichis, France)

W

65. Walrus Books (livres enrichis, France)
66. We are éditions (généraliste, France)
67. WebComics (BD, France)

Z

68. Zanzibook (livres applications, Brésil) ➚ http://www.zanzibook.com
69. Zabouille (jeunesse, France)
70. Zebook (fiction, coéditions, France)


04 | 12
2010

Il attire toutes les convoitises, et son passage, telle une comète, ne dure que six jours. Il se déclare toujours au début de l’hiver et son approche est souvent glaciale. Une fois le trajet du métro à l’entrée accomplit, il est de rigueur de se découvrir, sinon coup de chaud garanti. Le choc est brutal ! La température d’abord… et puis les cris, l’ambiance hyper active qui règne dans ce lieu sanctuarisé ! Ce lieu qui, cette année, a failli ne pas ouvrir à ses milliers de visiteurs ! Aux kyrielles d’enfants spécialement préparés, aux habitants même du lieu, qui s’apprêtent depuis des mois pour LE salon ! Montreuil… espace culturel jeunesse par excellence !

J’y étais.  Et comme les autres années, en simple visiteur (je n’aime pas « visiteuse ») ! Mes passages successifs m’ont toujours laissé un goût étrange, cette année, comme les autres. A bien y regarder, je trouve l’endroit extrêmement paradoxal.

Prenons les éditeurs. Commençons par les « blockbusters », ils se reconnaîtront, encore qu’il y ait bien peu de chance que mon sujet arrive jusqu’à eux ! Ils s’étalent sur des centaines de m2. Les enfants envahissent leurs étals ou rayonnages ou les deux. Le personnel est là. Il explique, suggère, promeut, met en sac et encaisse. Les autres, les plus petits, les plus discrets, les indépendants, cette année étaient surtout relégués à l’étage, affluence en bas, calme plat en haut. Eux on ne les connaît pas (encore), je ne parle pas ici des journalistes, mais du grand public. Certains peut-être descendront niveau 0 dans quelques années, d’autres disparaîtront, comme ce sera le cas pour l’excellente maison d’édition Être (mort annoncée sur le stand, en bas pourtant).

Maintenant, regardons du côté des auteurs et des illustrateurs, ceux qui viennent en masse, non pour des dédicaces mais pour vendre leur art ! Ceux-là dont, fut un temps, j’ai fait partie. Ils s’y rendent pour faire des rencontres, prendre des contacts… Se vendre, et c’est connu un illustrateur, c’est ce qu’il fait de mieux ! Combien feront mouche ? Combien réussiront à intéresser, puis séduire, et enfin travailler pour tel éditeur ou tel autre ?

« Le Monde Des Livres », numéro spécial distribué sur les lieux, titre sa une, « Non, lire n’est pas un luxe ». Permettez-moi d’en douter Mme Noiville, vous faites d’ailleurs le distinguo entre les subventions propres au salon et ses actions au long cours. Un salon, c’est d’abord un business. Les livres, et donc l’édition sont un business. Et la question que je me posais en regardant et en écoutant tous ces enfants courir dans les allées, c’est combien d’entre eux repartent avec un album jeunesse sous le bras ? En observant également des illustrateurs présenter leur « book » je me demandais combien décrocheront un contrat ? Et sur le retour, plongée dans mes pensées, j’essayais de comprendre le malaise éprouvé. Cette débauche de convoitise, accessible, mais à qui ?