18 | 05
2015

Savez-vous où se trouve Tétouan ?
Avant d’avoir été invitée par l’Institut Français, je l’ignorais. C’est donc à l’occasion de la fête du livre « La cigogne volubile » organisée par les Instituts Français du Maroc, que j’ai découvert une très jolie ville et sa jeunesse écolière !

Point de vue d'une fenêtre des Beaux Arts
Point de vue d’une fenêtre des Beaux Arts

Le vendredi 15 mai, après avoir passé une partie de la matinée à l’école des Beaux Arts en remarquable compagnie de Anouck Boisrobert (la moitié de Louis Rigaud, deux incroyables pop-upeurs français—un cocorico qui a la classe et un sacré talent !—) et Zineb Benjelloun une artiste marocaine au regard curieux dont le tracé témoigne de ses introspections urbaines, je présentais La Souris Qui Raconte et son insatiable ogresse aux élèves tétouanais de deux classes de l’Institut ! Enfin, c’était le programme, mais c’est fou comme les choses se passent rarement comme on le prévoit… !

Anouck et Zineb au parcours bluffant
Anouck et Zineb : deux parcours bluffants et deux super nanas !

Premier atelier : la classe volontaire, qui ne dépendait pas de l’institut, ayant déclaré forfait, c’est finalement avec des enfants glanés dans l’enceinte du bâtiment que celui-ci a pu avoir lieu. Il fallait bien combler le vide (et l’embarras) laissé par l’absence de l’enseignante et sa vingtaine d’élèves. — C’est pas grave, m’escrimais-je à répéter à mon hôtesse confuse ! L’improvisation fait aussi partie des ficelles qu’il faut savoir tirer pour faire face aux surprises. Ce qui fut plus difficile à gérer, c’est que les élèves choisis, s’ils montraient une aptitude incontestée pour la lecture, comprenaient très peu le français (et par voie de conséquence, ce qu’ils lisaient). Pas un seul s’est abstenu de lever la main en scandant des « maîtresse… maîtresse… » pour venir face au tableau interactif, lire ce conte numérique au vocabulaire difficile pour des petits marocains. Comble, Tétouan ayant été un protectorat espagnol jusqu’à peu (1956), beaucoup d’élèves communiquaient spontanément dans cette langue ! Pour autant, la bonne humeur et l’envie manifeste des enfants à me montrer leur « savoir-lire » a fait de cette heure et demie, un grand moment qui s’est terminé par des démonstrations de comptines apprises ou chantées, et où la configuration de la classe était subitement inversée, eux sur l’estrade et moi assise à les écouter !

Inversion des rôles
Inversion des rôles

Deuxième atelier : l’enseignant (le maître) avait préparé ma venue et anticipé l’histoire que Moussa raconterait à Occidiane (je vous en parlais ici). J’avais décidé de ne faire découvrir qu’une seule des trois fins du livre pour permettre aux élèves de réaliser une courte animation. J’avais imaginé (on s’en imagine des trucs à ces occasions !) que cette animation prenant du temps à faire, serait commencée avec une classe, et terminée avec la seconde. Comme le premier atelier a été quelque peu chamboulé, le second en a subi les conséquences, et le petit film est vraiment riquiqui. J’ai regretté le manque de temps mais j’ai surtout réalisé à quel point la pratique de ces ateliers est essentielle pour mieux cadrer leur déroulé et être rapidement efficace dans un temps contraint ! Les enfants ont dessiné les lettres du titre de l’histoire de Moussa, et sont venus à tour de rôle les positionner sous la camera de l’iPad.
En 9 secondes, ça donne ça !

Pour ce qui est de la journée du samedi, j’avais le matin un atelier avec des apprenants plus jeunes. Je me suis donc rabattue sur la réalisation d’un cadavre exquis en illustration, comme je l’avais fait sur le salon d’Eaubonne. Les élèves, eux aussi, fiers de lire, se sont appliqués à dessiner fruits et légumes variés après s’être accordés sur l’importance du partage, contrairement à Occidiane !

Fruits et légumes à volonté
Fruits et légumes à volonté

L’après-midi, je présentais La Souris qui Raconte à une dizaine d’enseignants. Il a longtemps été question des Histoires d’écoles et j’ai, là encore, senti l’intérêt que cette collection éveille souvent !
Enfin un temps de lecture dédiée au public a clos ma journée. Jamais depuis que je pratique ces ateliers je n’ai rencontré un tel intérêt. Les enfants étaient non seulement nombreux et attentifs, mais sincèrement heureux de découvrir Le livre papillon et fiers de participer.

Ce furent de remarquables moments, tant par la qualité des échanges professionnels avec les membres de l’Institut et les autres invitées que par la délicieuse cordialité de tous les jeunes lecteurs marocains. Un pays chaleureux et une ville dans laquelle je vous invite à vous arrêter si vous passez dans le coin.

Dans la cour, les musiciens…
Dans la cour, les cymbales des gnawas !

 

 

 

 

 


Placé sous le signe de l’environnement, le Printemps des Livres Jeunesse du Maroc dédié aux lecteurs de 4 à 12 ans se tiendra du 14 au 16 mai 2015 ! Ou comment une cigogne invite une souris !

visuel_lcv_2015-3La Cigogne Volubile est le joli nom donné à cette manifestation placée sous le signe de l’environnement et dont c’est la 5e édition organisée par l’Institut Français de Meknès. La Souris Qui Raconte a été sollicitée pour y présenter, sur deux journées d’atelier, son livre numérique L’Ogresse, dont le thème est en parfaite adéquation avec celui de l’événement !
L’Ogresse, c’est Occidiane, une princesse trop gâtée et capricieuse qui va se réfugier dans l’hyperphagie (ça veut dire qu’elle mange beaucoup, mais vraiment beaucoup, tout le temps, et toujours plus !). Qui dit beaucoup manger, dit beaucoup produire ; et qui dit beaucoup produire dit beaucoup d’ennuis ! Il est sûr que ce livre, parmi la collection LSQR, est le plus adapté au thème de l’environnement et a l’avantage non négligeable, grâce à ses trois fins, d’ouvrir le champ de l’imagination.

En prévision de ce voyage et de ses rencontres, j’ai donc travaillé avec Marianne S. (dont je vous parlais ici) sur un prolongement d’une des fins de L’Ogresse. Une des histoires que Moussa raconterait à Occidiane lorsqu’ils sont tous les deux au coin du feu.
Le livre aborde suffisamment les questions d’écologie pour ne pas en rajouter dans l’atelier lui-même. J’ai eu envie de proposer aux classes que je vais rencontrer, l’élaboration de quelque chose plus en rapport avec le numérique et de leur donner des clés pour la réalisation d’un dessin animé ! C’est ce sur quoi nous avons travaillé Marianne et moi, pendant plusieurs jours, avant d’arriver à un résultat qui devrait séduire élèves et pédagogues et leur donner l’envie d’explorer cette forme narrative, finalement assez facile à prendre en main !

Je vous livre ici quelques images de notre petite animation test, et en profite pour glisser à l’oreille des lecteurs bibliothécaires, que cet atelier est duplicable sur simple demande !

Extrait d’animation réalisée en vue du salon « La cigogne volubile », qui se tiendra au Maroc du 14 au 16 mai, et où La Souris Qui Raconte aura le très grand plaisir de rencontrer plusieurs classes pour des ateliers numériques autour de « L’ogresse ».


Les salons professionnels ne sont pas légion, alors lorsque j’ai été sollicitée pour Intertice Edition 2015, carrefour des usages pédagogiques, par Canopé 78, je ne me suis pas faite prier !

Table LSQRCe n’est évidemment pas de la responsabilité de l’organisation (au top) si le soleil brillait fort ce mercredi 8 avril sur l’énOOOrme médiathèque des Mureaux, dans le 78. Et le soleil, ça n’aide pas à déplacer les enseignants ! L’événement était pourtant attractif avec un focus particulier sur la « Littérature de jeunesse et numérique ». Les éditions Nathan et Hachette étaient représentées. Mais aussi la très jolie maison d’édition La Dentellière, l’association Les Incorruptibles ou encore d’autres éditeurs de contenus numériques que La Souris Qui Raconte avait croisés lors de rencontres similaires. Nous étions donc une quinzaine d’exposants, installés dans un espace dédié, prêts à en découdre avec les visiteurs avides de connaissance ! Sauf que… neni… point de visiteurs ! Quant à l’avidité, les gourmandises de Pâques étaient peut-être encore trop présentes dans les estomacs !

Un vaste espace modulé par thématique
Un vaste espace aménagé par thématiques

Le matin, un atelier conférence sur le thème de la pédagogie inversée a fait le plein et augurait des visites ultérieures, vers midi, dans l’espace des exposants ! Par ailleurs le programme, que j’épluche en rédigeant mon billet, ne dément pas ce à quoi on pouvait s’attendre en étant présent sur l’événement. Un salon, fort d’une organisation impliquée, consciente des enjeux et ayant à cœur de remplir ses missions pédagogiques, mais cruellement boudé par les professionnels de l’enseignement. J’ai entendu beaucoup de choses pour justifier (et excuser) leur absence et la cause des nouveaux rythmes scolaires a été évoquée à plusieurs reprises. Je ne doute pas que chaque établissement du département ait été contacté et trouve dommage (pour ne pas dire inquiétant) un tel désintérêt. A l’occasion du lunch, servi sur le parvis de la médiathèque (et au soleil), on a pourtant vu quantité de personnes agglutinées devant le buffet. J’ai eu quelque espoir d’en retrouver certaines devant nos stands l’après-midi… eh bien non ! Comme une volée de papillons, elles se sont toutes égayées pour butiner ailleurs.

Je ne rentrerai pas plus à fond sur mon analyse de cette journée, dont l’organisation était exemplaire (je le redis), et regrette pour eux l’absentéisme du corps enseignant. Intérêt et curiosité n’ont pas été en mesure de supplanter le roi Soleil !

FLOC Production attire la foule
FLOC Production attire la foule
Un robot joueur de cartes
Un robot joueur de cartes

 


Il n’existe pas de meilleure occupation que la découverte de livres lorsqu’il pleut ou lorsqu’il vente. Ce week-end fut pluvieux et venteux ! Alors je vous emmène à Eaubonne (95), pour le 32e salon du livre de jeunesse.

AFFICHE SDL 2015Sollicitée par la responsable des actions culturelles d’Eaubonne, c’est avec un très vif plaisir que nous avons animé des ateliers numériques ce week-end. La Souris Qui Raconte, aidée de Marianne S. a désormais bien rodé l’exercice, et au vu des réactions des jeunes et de leurs parents, ça fonctionne ! Ce devait être la première fois que ce salon accueillait un éditeur 100% numérique et j’espère que l’opération sera reconduite. Un coup ne suffit pas à générer une attente, et c’est bien de l’attente qu’il faut créer pour faire de l’éditeur numérique un acteur incontournable comme n’importe quel éditeur papier. Installés dans un espace mi-clos avec vidéo-projecteur et écran, nous avons accueilli une quarantaine de parents/enfants, tous surpris de découvrir une autre façon de lire.

L’accueil de loisirs des 7/11 ans, dépendant de la Direction de la Jeunesse et de la Politique de la ville, a assisté le samedi 14h à notre premier atelier.

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Les jeunes du centre d’accueil et leur accompagnatrice

Marianne était aux manettes, accrochée au câble trop court du projecteur, la reléguant au fond de la salle où 9 garçons, accompagnés de deux animatrices, ont découvert, ravis, Le livre papillon, en interagissant directement sur l’écran installé pour l’occasion. Ils se sont tellement pris au jeu, que leur plaisir était manifestement aussi sincère que s’ils avaient interagi avec la tablette elle-même !

HEU-REUX !
HEU-REUX !

Ils ont tous lu à haute voix, me montrant une fois encore combien cette pratique les enchante. Deux jeunes garçons immigrés, vivant en France depuis peu, n’étaient pas les derniers à demander à lire ! A la fin du livre, dont la lecture et la découverte de toutes les interactions ont bien duré 50 mn, j’ai remis à leurs éducatrices, un livret (home made) sur lequel les enfants pourront dessiner et répondre aux questions posées en rapport au livre lu.
J’attends d’en recevoir un exemplaire complété afin de le partager avec vous !
Ensuite c’était autour des filles de remplir la salle, avides de lire elles aussi, et de découvrir L’ogresse. Suite à sa lecture, un autre atelier les attendait : dessiner un cadavre exquis alimentaire (fabriqué lui aussi de mes blanches mains). Elles sont reparties avec ce souvenir, qu’elles avaient mis beaucoup de soin à réaliser.

Trois cadavres tout à fait exquis
Trois cadavres tout à fait exquis

La journée du samedi s’est terminée avec la visite de la responsable jeunesse de la médiathèque d’Eaubonne, à qui nous avons synthétisé les trois ateliers avec la présentation du livret spécial papillon, le dépliant du cadavre exquis et les origami de Il suffit parfois d’un cygne.

Dimanche, j’étais seule et le public, beaucoup plus hétérogène que la veille, de 3 à 14 ans !
Une grande jeune fille a fait la lecture de Conte du haut de mon crâne à ses copains, dont un seul (sur les 7) a osé l’exercice. Un petit garçon de 3 ans a eu peur du loup de Thibaut au pays des livres. J’ai également projeté Ogre doux et Chabada pour le bonheur enjoué des enfants médusés. Enfin une lectrice de 9 ans (ayant un gros retard dans l’acquisition de la lecture, mais une envie de lire énorme) ne pouvait plus s’arrêter de découvrir les lignes du Livre Papillon, comme si sa mission de la journée avait été de rendre à Paolo tous ses livres éparpillés !

Dans la place !
Dans la place !

Des beaux moments qui me confortent dans mes choix éditoriaux et me font oublier tous les travers moins faciles de l’édition numérique.
Vivement le prochain !


Inviter les livres et le LIRE dans les jardins, les bases de loisirs, à la plage, dans les campings et les lieux populaires pour faire la fête pendant les vacances est un rêve à transformer en réalité ! On a besoin de vous !

Ce matin encore (pour quelqu’un qui avait dit non…), je me suis rendue sur le Salon du Livre, piquée par la curiosité de l’annonce faite vendredi de la première édition de la Fête du Livre pour la Jeunesse. Une table ronde, organisée par le CNL et le SLPJ, posait les bases de ce grand événement qui se tiendra du 17 au 31 juillet prochain dans toute la France et au-delà (les DOM y participant bien évidemment).

Présentation de l'événement par V. Monadé
Présentation de l’événement par V. Monadé

Vincent Monadé (Président du CNL) a présenté à l’assistance, nombreuse et curieuse, le projet initié par Fleur Pellerin.
Aujourd’hui qui ne connait pas la Fête de la Musique ? Mais qui aurait parié, en 1982, que cette fête connaitrait un tel succès et deviendrait en 30 ans, mondiale ? Eh bien le livre aura lui aussi SA Fête ! Et comme le disait Vincent Monadé, si la première année est celle où l’on essuie les plâtres, la seconde celle où l’on installe le rythme, la troisième se doit de voir son succès consacré ! Et ce succès sera national, avec l’aide et la mobilisation de tous les acteurs du livre. Editeurs bien sûr, mais aussi bibliothécaires, libraires, animateurs, sans aucun ostracisme entre le in et le out précisait Vincent Monadé… « J’ai besoin de vous », nous a répété le Président du CNL, dont il y a gros à parier qu’il n’a pas spontanément adhéré à cette nouvelle tocade de Madame la Ministre ! La date retenue semblant être une des raisons de sa réserve.
Sylvie Vassalo n’a pas manqué, quant à elle, d’évoquer son volontarisme, et qu’elle voyait dans cette Fête une opportunité à ne pas manquer pour créer une nouvelle rencontre entre les jeunes… et les livres. Autour de nos deux chefs de file, Claire Castan (RL Paca) a parlé de la plage du Prado comme lieu central pendant les 4 journées fortes de l’événement, des villages du sport, des bibliothèques mobiles et de jeux graphiques. Thierry Hertout de la médiathèque départementale de Seine Maritime nous a raconté « Lire à la plage », événement créé il y a 10 ans et qui compte aujourd’hui 12 cabanes de 1 000 livres chacune sur le littoral entre Le Havre et le Tréport, avec transats et parasols, et par voie de conséquence, de son adhésion immédiate au projet. L’association du Labo des Histoires (faite grand chantier présidentiel en 2014 par François Hollande, si, si !!), celle-la même avec laquelle La Souris Qui Raconte élabore une de ses prochaines histoires d’école (si, si !!), sera un acteur phare de la Fête, un agitateur d’écriture, un peu partout en France. Enfin une représentante des DOM était présente pour partager sa façon de faire la fête et de la conduire sur les plages les plus populaires.
Il a été question d’un grand opérateur privé (sans que celui-ci ne soit dévoilé), maillon important pour la visibilité et la médiatisation de l’événement.

Madame la Ministre dévoilera à la presse tous les détails de l’événement fin avril-début mai, avec nom et identité propres.
Le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse et le Centre National du Livre donnent, eux, rendez-vous à l’ensemble de la profession pour une participation bouillonnante. Chacun à son niveau et dans son domaine de compétences, est sollicité pour devenir acteur de la réussite de la grande Fête du Livre pour la Jeunesse ! Un document est à renvoyer avant le 15 mai. Il est à télécharger ici !

Alors on chante tous ensemble, c’est la FÊÊ-TE… LA FÊÊ-TE !!! LSQR a déjà une idée, je vous en parlerai le moment venu !