Deux semaines pile-poil que Tralala, Zigomar et Berthe amusent nos jeunes lecteurs. Retour sur une création un peu particulière.

Tralala, c'est une mission pour toi !
Tralala, c’est une mission pour toi !

Dans « Une botte pour deux », une fée nommée Tralala est appelée pour sauver le royaume de Zigomar. Parce que d’affreux nuages noirs flottent autour de ses pensées, notre roi en oublie ses sujets. Un mariage semble la solution au problème. On ne vous dévoilera pas comment notre fée s’y prend… TARATATA… lisez la fin, non mais !
Je suis toujours curieuse de comprendre d’où viennent les histoires et comment les auteurs trouvent leur inspiration.
Sophie, vous souvenez-vous de ce qui a fait germer ce récit ?

Tout d’abord merci à vous, Françoise, ainsi qu’à Anne-Sophie pour le conte, son illustration, son design, son interactivité, son animation, sa lecture, sa musique… c’est un plaisir fabuleux de le parcourir, de l’écouter, et de cliquer avec ma souris sur les scènes ! Bon, l’idée du début vient de l’image d’un roi que j’avais en tête, un roi inventeur. Ensuite la fée s’est imposée, une fée qui aimerait bien partir en vacances ; puis Berthe la princesse a débarqué, et sa maman avec. Une maman qui a déjà tout prévu dans le meilleur des mondes. Se jouer des clichés avec une histoire et des personnages rigolos, qu’Anne-Sophie a rendus encore plus drôles, modernes et magiques à la fois.

On y trouve une fée, un roi, des princes et des princesses, des vieux grimoires et une filiation lointaine à Cendrillon. Que représentent pour vous, les contes dans la littérature enfantine ?

L’enfance, justement, et une possibilité de s’amuser avec des thèmes que l’on bouscule sous un éclairage plus actuel, sans effacer le merveilleux pour autant.

Comment écrivez-vous, et à quel rythme, est-ce votre seul métier ?

Ce n’est pas mon métier, alors j’écris selon mes envies ; il faut que je sois portée par un coup de cœur pour un sujet ou une image. Ensuite les pièces du puzzle (de l’histoire) doivent s’enchaîner les unes après les autres de manière logique, cohérente, et je peux enfin démarrer l’écriture, donc le rythme est assez irrégulier.

Quel est votre (ou vos) prochain projet, littéraire ou autre ?

Des parutions dans des magazines (presse) sont prévues en Février et Mai prochains, après on verra, j’attends des réponses.

Elle a de siiiiiiii grands pieds !
Elle a de siiiiiiii grands pieds !

Anne-Sophie, tu n’en es pas à ton coup d’essai avec Tralala, « Zila et le chevalier » de Marc Cantin est parue en mai 2011, et à l’époque, tu avais déjà répondu à mes questions. Dans « Une botte pour deux » tu as relevé le défi (fou) de réaliser l’entièreté du livre. Illustration, design interactif, animation… Es-tu prête à nous en parler ? Peut-être en comparant le travail fait sur Zila et celui sur Tralala. Ou bien en mode divan, pour nous raconter combien tu as déprimé parfois face à l’ampleur de la tâche façon Sisyphe ?

Ahah ! C’est vrai que ce projet aura été riche en émotions ! D’abord parce que je suis quelqu’un d’ambitieux et de très exigeant avec moi-même, ensuite parce que je me laisse embarquer par l’histoire et par mes idées en perdant de vue parfois la réalité… Je ne sais pas ce qu’en penserait Freud, mais en tout cas le résultat est là : ce projet a duré beaucoup plus longtemps que prévu mais on en est venu à bout !
Une des grosses différences avec Zila, c’est la création des personnages. Je voulais pouvoir les animer un peu plus et proposer plus d’expressions de visage, alors ça m’a demandé d’adapter ma façon de travailler. Il y a un peu plus d’interactions aussi puisque c’est une histoire à jouer.

J’aime particulièrement tes illustrations, tes recherches sur les matières, et tes décors. Tu nous expliques ?

BG_EP4_E2-E5Au départ, je mélange crayon de papier et craie grasse et puis je viens ajouter des matières, des filtres, parfois j’intègre même une photo que je retravaille… bref, je bidouille. Pour ce projet, j’ai dessiné certains éléments directement sur l’ordinateur pour pouvoir les animer un peu plus et plus facilement. Le challenge a été de ne pas perdre cet effet « matière » que tu aimes tant Françoise, faire en sorte que tout se marie bien. Je trouve que parfois j’ai réussi, parfois moins…

Et toi Anne-Sophie, quels projets ?

Je travaille sur 4 petits films pédagogiques pour Canopé. Il s’agit d’expliquer l’orthographe lexicale aux enfants sous forme de documentaire animalier. Je m’amuse comme une folle sur les décors et les animations de petites lettres animalisées.
Ensuite, j’aimerais bien aller vers la presse jeunesse… pour illustrer des histoires plus courtes et voir ce que ça donne sur du papier ! 😉
J’ai aussi envie de porter de nouveaux projets : toujours mi-illustration, mi-animation, mi-jeu vidéo, toujours de la pédagogie et de la bidouille.
En janvier je reprends les ateliers cinéma d’animation avec les classes de primaire et collège d’Annecy. J’ai hâte de découvrir quelles histoires les enfants ont envie de raconter cette année !

Whouha ! Super programme, chapeau bas Miss !
Le 31e Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil vient de se terminer dans une ambiance franchement spéciale. Je ne vous y ai pas croisées.

Sophie :

Je n’y étais pas en effet et je le regrette car c’est une super opportunité de rencontres et de lectures mais tant pis, ce sera sans doute pour l’année prochaine.

Anne-Sophie :

J’ai été plongée dans un univers beaucoup plus numérique et technologique au Talent Day à Lyon, dans ma région, pour y découvrir, entre autre, les innovations technologiques du moment…

Enfin, et pour terminer, parce que les événements sont encore trop récents dans nos mémoires meurtries, quelques mots sur ce terrible vendredi 13 novembre… Quels sont ceux que vous aimeriez partager avec les plus jeunes ?

Sophie :

C’est difficile de trouver les mots, on est sous le choc, peut-être répéter simplement que les liens d’amour que l’on tisse jour après jour sont très précieux, surtout dans ces moments-là, que ces liens durent toute une vie, qu’ils nous rendent plus forts que la barbarie.

Anne-Sophie :

J’ai envie de leur dire qu’on a le droit d’être tristes et d’avoir un petit peu peur, mais qu’il faut garder confiance en notre pouvoir d’amour et continuer à regarder le monde avec nos yeux d’enfants. Continuer à rêver ensemble et à créer chaque jour un monde un petit peu meilleur en semant des graines d’amour et… des peaux de bananes ! (Ba oui, on ne sait jamais, on pourrait devenir Reine et arrêter les guerres et tout ça…)
Et puis, après tout, tout ça… c’est peut-être une mission pour notre la fée Tralala !
« Abracadabra, abrabanana, les méchants ne gagneront pas ! »

Un grand grand merci à toutes les deux, pour vos réponses et la confiance que vous m’accordez en participant une première fois et une deuxième fois à la belle aventure de La Souris Qui Raconte !

A l'approche des vacances
… et les rêves de plages et cocotiers !

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