C’est sans hésitation que je reprends ce titre racoleur à souhait, émanant du site de Telerama.fr, pour contester l’article avec véhémence, pour ne pas dire colère !

En France, on aime bien les morts annoncées. Les JT vous en assènent régulièrement. Ça fait les gros titres un temps, puis on passe à une autre mort…  Cet article, qui en remet une couche dans son chapeau avec « L’e-book serait-il déjà condamné à l’obsolescence ? », me pose un problème au-delà même du sujet.
Pour info, Mme Bénabent, les liseuses ne sont pas apparues en même temps que les tablettes, elles sont antérieures d’une dizaine d’années environ (si l’on passe sur les toutes premières datant des débuts 90). A partir de là, que penser des autres informations que vous citez sans conduire aux sources ? Si Waterstones retire ses Kindle des magasins, n’est-ce pas plutôt, comme un commentaire le souligne, parce que c’est plus simple pour l’acheteur de passer par Amazon en direct ? Et si Amazon est le n°1 mondial de la vente par correspondance, pourquoi en serait-il autrement pour ses propres liseuses ? Lorsque je vous lis : « Pour résumer : l’e-book n’a pas fait une entrée fracassante en France, et il ne s’y effondre pas non plus (…) » pourquoi avoir fait le choix d’un titre si pathétique ? Mais est-ce important ? Le but « audience » recherché n’est-il pas atteint ? Seulement voilà, le mal est fait, et ce qui reste dans la tête du lecteur paresseux, c’est : « Le livre numérique : le début de la fin ? » (heureusement que nous avons un point d’interrogation).

Dédramatisons !
Un peu d’humour, ça ne fait pas de mal !

De grâce, arrêtons cette chasse aux sorcières ! Vilain livre numérique qui abîme les yeux et va tuer (encore une mort annoncée) le bon libraire au bord du gouffre alors qu’il vend des livres, faits de papier et d’encre, au toucher tellement sensuel ! Tellement SEN-SU-EELL que j’en viens parfois à me demander ce que certains fabriquent avec leurs livres ! Je suis en colère parce que de tels propos nuisent considérablement au développement laborieux (en effet) du livre numérique, ouvrage inédit en tant que tel, et c’est vrai que cela nous rend (je parle aussi au nom de certains camarades de jeu) un peu chatouilleux ! Je suis en colère parce que, sauf votre respect Mme Bénabent, vous survolez votre sujet, alignez quelques chiffres, qui sortis de leur contexte ne veulent pas dire grand chose, en vous adressant à des lecteurs candides qui s’arrêteront à ce qui est écrit ! Que c’est aujourd’hui le « presque » seul mode de journalisme. Accrocher avec des chroniques aux titres alarmistes et la rumeur publique fait le reste — c’est vrai quoi, c’est Telerama qui le dit — ! De vous à moi, combien de chroniques de livres numériques avez-vous publiées ? Si c’est une rubrique que je lis avec intérêt dans le magazine papier, je ne peux que déplorer son manque d’ouverture sur les ouvrages numériques.
Alors, que les choses soient claires. Le livre numérique n’en est qu’à ses débuts, qu’on le veuille ou non et les libraires, s’ils savent se remettre en question, ne mourront pas à cause de lui. Les éditeurs numériques (les vrais, les « pure-players ») avancent parce qu’ils ont la conviction que ce qu’ils proposent est différent du livre papier, et c’est cela qui est intéressant. Mais personne n’en parle. On traite des livres de littérature dignes de ce nom au regard des grands médias (Houellebecq et  Trierweiler, champions en marketing). Alors que l’édition numérique ne fait couler de l’encre que pour être, trop souvent, décriée.

Découvrons, explorons, ne parlons pas sans savoir et soyons curieux. Ouvrons le débat sur la LECTURE, les avantages de l’un par rapport à l’autre, et laissons le LECTEUR se faire une opinion à partir de faits tangibles. Croyez-moi, l’ignorance en matière d’édition numérique est abyssale, et cela aiderait les éditeurs numériques que nous sommes si les grands médias leur accordaient le crédit qu’ils méritent !

PS : ne passez pas à côté des commentaires laissés à la fin de l’article de Telerama.fr, heureusement que certains relèvent le niveau !

 


4 Commentaires sur “Le livre numérique : le début de la fin ?

  1. « qu’on le veuille ou non »
    En général quand je lis ça j’ai envie de me passer de la suite.
    « ils ont la conviction que ce qu’ils proposent est différent du livre papier »
    Curieuse conviction – le support est différent certes, mais le contenu ?!

  2. Je n’ai pas d’avis tranché sur le livre numérique. Mais mettre Houellebecq et Trierweiler sur le même plan, ça laisse un peu perplexe quand même.

    1. Je n’ai fait que reprendre deux des auteurs cités dans Telerama, et rebondi sur leur talent en marketing. Je ne vois pas en quoi cela les met sur le même plan !

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