Lundi dernier se tenaient à la Cité de l’architecture et du patrimoine, les Assises des Bibliothèques, durant lesquelles Fleur Pellerin s’est largement exprimée sur les thématiques du numérique, du statut et du fonctionnement des équipements et de la gouvernance culturelle.

Le numérique en bibliothèque est fondamental pour La Souris Qui Raconte, dont les contenus, exclusivement dématérialisés, sont accessibles par abonnement, en consultation sur place et à distance. Ça c’est pour le site, dont je rappelle qu’il est désormais possible de le découvrir sur les tablettes avec le navigateur Photon. Mais LSQR ce n’est pas seulement un site, ce sont aussi des applications pour tablettes iPad et Android, et depuis le début 2014 des ePub enrichis. Des ressources qui intéressent particulièrement les bibliothèques, mais dont les acquisitions s’avèrent très compliquées ! Pour preuve, le post du 6 décembre dernier rédigé par Simon Royer sur la page Facebook de Tablettes en bibliothèque et qui a soulevé quelques polémiques. Je vous redonne le contexte au travers de la question posée :

Suite à une réunion avec ma chargée de collection, au sujet des acquisitions jeux vidéo, livres numériques, nous dévions sur les tablettes & apps.
Bizarrement à l’inverse des JV, nos tutelles n’exigent de nous aucun droit de consultation concernant l’usage d’apps en Bib’.
Elles sont également souvent plus favorables au modèle d’achat 1 App’ pour un usage simultané sur plusieurs tablettes.
D’où vient cette différence de traitement ?
L’absence d’intermédiaires autre que les géants Apple/Google concernant la distribution d’apps ?
Une appréciation différentes des JV et Apps sur tablettes ??

Ce qui m’a fait réagir une nouvelle fois (pour rappel ma colère sur le vide juridique), c’est le modèle d’achat dont il et question « 1 App’ pour un usage simultané sur plusieurs tablettes », émanant des tutelles ! Un comble !
Cette journée de lundi (à laquelle je n’assistais malheureusement pas) a le mérite de faire avancer le débat. De vouloir circonscrire les utilisations à de bonnes pratiques, qui permettent une rémunération plus juste de toute la chaîne. Ce qui, vous avouerez, devient discutable lorsqu’une application est achetée et multipliée à l’envie (ou pour le moins 5 fois) sur les tablettes de la collectivité.
L’ABF a mis en ligne un document intitulé « Recommandations pour une diffusion du livre numérique par les bibliothèques publiques » signé par les acteurs de la filière. Le préambule en assoit clairement les bases :

Il est de la responsabilité collective de tous les acteurs du livre et de l’État de veiller à garantir à la fois l’accès facilité des usagers à une offre numérique de qualité en bibliothèque et les équilibres économiques permettant aux auteurs, aux éditeurs et aux libraires de mener leurs activités.

Pour qu’un éditeur puisse mener ses activités, il faut donc arrêter les pratiques de duplication, certes autorisées pour un usage familial par Apple et Google, mais terriblement nuisibles aux éditeurs et à leurs auteurs. La Souris Qui Raconte facilite l’acquisition de ses ressources tablettes, en tenant compte du modèle d’achat des bibliothèques et en respectant le travail de ses auteurs.
Je suis heureuse de voir que les lignes bougent et que, si ce n’est pas encore gagné, on avance ! Chacun fait comme il peut dans un marché flou où les cadres juridiques sont inexistants, mais je crois que ceux qui s’entêtent dans ces pratiques d’acquisition, savent maintenant qu’elles ne vont pas dans le sens de ce qui se met en place !


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