Heureusement quelques perles précieuses, bien moins ordinaires que de simples cailloux blancs, vous indiquent le chemin à suivre pour ne pas perdre le nord dans les stores d’Apple ou de Google.

Super-Julie, créé par une enseignante dénommée Julie, c’est d’abord un site web qui épluche pour vous les applications de vos chères têtes blondes. Elle n’est pas seule dans la place. Vous connaissez certainement Déclickids, La souris grise (qui vient de publier un livre pour référencer le meilleur des applis), Applimini ou encore IDboox. Mais connaissiez-vous Super-Julie ?

super-julie-header

Munie de ses super-pouvoirs, elle est arrivée un peu plus tard sur ce marché que je qualifie d’hostile ! On s’y frotte, on s’y pique !… Pour autant, il y a de la place pour tous, dès lors que la bonne formule est trouvée.
Super-Julie arrive donc avec un petit quelque chose en plus qui devrait vous aider et marquer sa différence ! Elle a eu l’idée de compiler dans une seule appli (disponible gratuitement, uniquement pour iPhone et iPad pour l’instant) toutes ses chroniques, revues, coups de cœur qu’elle épluche depuis… depuis… Depuis qu’elle a décidé de prendre un congé parental pour s’occuper de ses petits bouts. C’était sans compter sur sa passion pour les nouvelles technologies et l’apprentissage aux plus jeunes, et son congé a fait long feu au profit de son hyper activité (n’est pas Super-Julie qui veut) ! Voici donc une nouvelle application, cadeau d’anniversaire de la première année de son site. Je lui souhaite visibilité et téléchargements, le Graal de tous les éditeurs d’applications ! Qu’elle éclaire vos recherches, car l’App Store est un casse-tête pour tout le monde ! Super-Julie vous offre de quoi nourrir et régaler vos petits. Et vous, vous n’aurez qu’à vous laissez guider : critères d’âge, de matière, de prix, recherche par mot-clé, sélection par niveau (de classe et de matière), c’est efficace et bien pensé, et je ne peux que saluer une aussi généreuse initiative. Mais pour trop bien savoir dans quelles eaux troubles on navigue, et La Souris Qui Raconte en fait tous les jours les frais (iOS8 je te déteste !), je me demande si Super-Julie atteindra ses objectifs et émergera du lot. Vous souvenez-vous de l’initiative de l’éditeur Chocolapps avec MyKidApps ?
900 000 applications, et moi et moi et moi !!!


Lundi dernier se tenaient à la Cité de l’architecture et du patrimoine, les Assises des Bibliothèques, durant lesquelles Fleur Pellerin s’est largement exprimée sur les thématiques du numérique, du statut et du fonctionnement des équipements et de la gouvernance culturelle.

Le numérique en bibliothèque est fondamental pour La Souris Qui Raconte, dont les contenus, exclusivement dématérialisés, sont accessibles par abonnement, en consultation sur place et à distance. Ça c’est pour le site, dont je rappelle qu’il est désormais possible de le découvrir sur les tablettes avec le navigateur Photon. Mais LSQR ce n’est pas seulement un site, ce sont aussi des applications pour tablettes iPad et Android, et depuis le début 2014 des ePub enrichis. Des ressources qui intéressent particulièrement les bibliothèques, mais dont les acquisitions s’avèrent très compliquées ! Pour preuve, le post du 6 décembre dernier rédigé par Simon Royer sur la page Facebook de Tablettes en bibliothèque et qui a soulevé quelques polémiques. Je vous redonne le contexte au travers de la question posée :

Suite à une réunion avec ma chargée de collection, au sujet des acquisitions jeux vidéo, livres numériques, nous dévions sur les tablettes & apps.
Bizarrement à l’inverse des JV, nos tutelles n’exigent de nous aucun droit de consultation concernant l’usage d’apps en Bib’.
Elles sont également souvent plus favorables au modèle d’achat 1 App’ pour un usage simultané sur plusieurs tablettes.
D’où vient cette différence de traitement ?
L’absence d’intermédiaires autre que les géants Apple/Google concernant la distribution d’apps ?
Une appréciation différentes des JV et Apps sur tablettes ??

Ce qui m’a fait réagir une nouvelle fois (pour rappel ma colère sur le vide juridique), c’est le modèle d’achat dont il et question « 1 App’ pour un usage simultané sur plusieurs tablettes », émanant des tutelles ! Un comble !
Cette journée de lundi (à laquelle je n’assistais malheureusement pas) a le mérite de faire avancer le débat. De vouloir circonscrire les utilisations à de bonnes pratiques, qui permettent une rémunération plus juste de toute la chaîne. Ce qui, vous avouerez, devient discutable lorsqu’une application est achetée et multipliée à l’envie (ou pour le moins 5 fois) sur les tablettes de la collectivité.
L’ABF a mis en ligne un document intitulé « Recommandations pour une diffusion du livre numérique par les bibliothèques publiques » signé par les acteurs de la filière. Le préambule en assoit clairement les bases :

Il est de la responsabilité collective de tous les acteurs du livre et de l’État de veiller à garantir à la fois l’accès facilité des usagers à une offre numérique de qualité en bibliothèque et les équilibres économiques permettant aux auteurs, aux éditeurs et aux libraires de mener leurs activités.

Pour qu’un éditeur puisse mener ses activités, il faut donc arrêter les pratiques de duplication, certes autorisées pour un usage familial par Apple et Google, mais terriblement nuisibles aux éditeurs et à leurs auteurs. La Souris Qui Raconte facilite l’acquisition de ses ressources tablettes, en tenant compte du modèle d’achat des bibliothèques et en respectant le travail de ses auteurs.
Je suis heureuse de voir que les lignes bougent et que, si ce n’est pas encore gagné, on avance ! Chacun fait comme il peut dans un marché flou où les cadres juridiques sont inexistants, mais je crois que ceux qui s’entêtent dans ces pratiques d’acquisition, savent maintenant qu’elles ne vont pas dans le sens de ce qui se met en place !


30 ans sur six jours qui furent une nouvelle fois denses, bruyants et écumants… Mais ce furent aussi, six journées riches, vivantes et enthousiasmantes !

Je crois pouvoir dire sans trop me tromper que le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse est un salon à part dans sa catégorie. Les six longues journées imposent aux exposants un rythme de marathonien dans une ambiance survoltée avec cette année encore plus de 160 000 visiteurs comptabilisés.
Petit calcul pour rire. Les niveaux 1 et 2, les plus visités par le public, puisque c’est là que sont installés les éditeurs, ont une surface de 11 715 m2. En moyenne, le SLPJ a donc accueilli 26 600 (et quelques) visiteurs/jour sur ces 11 715 m2. Soit 2,27 individus au m2, en moyenne ! Sauf que la moyenne n’est pas trop de mise sur ce salon. Le hall 1 accueille bien plus de visiteurs que le 2, et la concentration du public est bien plus importante autour de certains stands. Bref, beaucoup, beaucoup de monde, et c’est super (bon je le dis parce que c’est fini, hein !) et cela fait du SLPJ un très grand salon !

SLPJ2014

Les moments forts des évènements professionnels

Vendredi matin avait lieu la présentation de Transbook. Un projet européen innovant  œuvrant pour la transition numérique du secteur de l’édition jeunesse. Des sociétés comme Ubisoft, Toca Boca ou Dragon Box étaient présentes (programme complet) et chacune nous a fait part de sa vision et de sa méthode de travail. L’observation du comportement de l’enfant a été fréquemment évoquée. Partir de lui ! Le regarder jouer avec des objets tangibles pour créer des applications ou des jeux dans lesquels il se retrouve. La présentation de Willow Tyrer Mellbratt (Toca Boca) a du faire quelques envieux ! Pour approfondir je vous donne le fil twitter de la matinée et vous invite à suivre ce projet qui, j’espère, nous apportera un éclairage nouveau, avec un spectre d’observation plus large, sur les questions de narration numérique.
Lundi, journée professionnelle au Mïce, sur le toit du salon. Nous y avons parlé de Kenji et des Cartes à Lire, moyen de diffusion de livres numériques. Quatre des membres du Kenji utilisent ce moyen pour vendre leurs livres numériques, ce qui leur assure, au-delà du site, une présence en librairie. Nombre de professionnels, rencontrés tout au long de la journée, se sont déclarés très intéressés par cette solution. Beau cadeau pour Noël, dont je reparlerai !

Bientot tous à poil
© Clothilde Delacroix

Au niveau 1

De belles rencontres et de beaux échanges. Une inauguration en rouge étoilé, avec des amis et des auteurs bientôt tous à poil. Alarmes incendie et défilés militants ont apporté leur note de personnalisation à cette édition anniversaire. Il paraît que Fleur Pellerin est passée, elle n’a pas du nous trouver. Manuel Valls aussi. Je l’ai vu devant la tablette XXL. Y aurait-il été conduit si celle-ci ne disposait pas de contenus dignes d’intérêt ? Et qui produit ces contenus ? Des Tchèques… Alors lui non plus n’est pas passé ! Un moment de fierté, l’échange avec Timothée de Fombelle qui déambulait par là. Nous avons parlé numérique, et de la frilosité des éditeurs papier à y aller !
Et puis, pour la première fois les dédicaces de nos titres numériques, avec par ordre de signature Séverine Vidal et Claire Fauché pour Conte du haut de mon crâne ; Cathy Dutruch et Juliette Lancien pour Pour tout l’or du monde et enfin Nicolas Gouny pour Il suffit parfois d’un cygne, et l’immense plaisir de rencontrer enfin certains d’entre eux !

Dédicace SLPJ2014

Bruits de couloirs

200 : nombre de tablettes iPad acquises par la ville de Paris et financées (en tout ou partie) par le CNL.
15 : montant de la carte iTunes (sans précision de l’échéance de renouvellement) donnant droit à l’acquisition des contenus pour chacune de ces tablettes.
Un joli budget auquel il manque quand même un brin d’analyse !