À l’automne 2014, Scholastic, conjointement avec YouGov, a mené une enquête afin d’explorer les attitudes familiales et les comportements autour de la lecture plaisir.

SLPJ2014

Bien placée pour étudier le comportement de leurs lecteurs, la maison d’édition Scholastic vient de publier sa 5e étude, établie sur un échantillon représentatif de la population US de 2 558 parents et enfants de 0 à 17 ans (506 parents d’enfants âgés de 0 à 5 ; 1 026 parents d’enfants âgés de 6 à 17 et 1026 enfants de 6 à 17 ans). Elle montre en quatre chapitres principaux (mais en anglais) les usages de lecture chez les personnes interrogées.
S’il ne s’agit pas de nos petits lecteurs français, les tendances statistiques sont suffisamment intéressantes pour être relevées (et partagées).

1) Les enfants face à la lecture => ce qui rend les enfants lecteurs
En bref… et en français !
• Sur le panel des 6-17 ans seulement 51% des enfants lisent pour le plaisir.
• 54% des enfants considèrent que la lecture est la compétence la plus importante à acquérir.
• 75% des parents aimeraient voir leurs enfants lire plus pour le plaisir.
• Les filles lisent plus que les garçons, et le goût pour la lecture se perd en avançant en âge, les plus gros lecteurs appartenant à la tranche des 6-8 ans.
• 71% des parents aimeraient que leurs enfants passent moins de temps de loisir sur les écrans alors que 17% des 6-8 ans consultent un ordinateur par plaisir et 44% y jouent 5 à 7 jours par semaine, tous supports confondus !
• La lecture à haute voix, faite par les parents ou les enfants, est un vecteur d’intérêt fort pour la lecture.

2) Lecture à haute voix à la maison => lecture dès la naissance
En bref…
• 91% des parents ont lu des livres à leurs enfants avant l’âge de 6 ans et pour 80% avec la volonté de leur faire aimer les livres.
• Plus de la moitié des enfants âgés de 0 à 5 ans ont bénéficié d’une lecture parentale à haute voix 5 à 7 jours par semaine. Cette pratique passe à seulement un enfant sur trois entre 6 et 8 ans et un enfant sur six entre 9 et 11 ans.
• Environ un parent sur quatre arrête de lire des livres à son enfant lorsqu’il atteint 9 ans (pour la raison principale qu’il sait lire), alors que 40% des enfants de 6 à 11 ans aimeraient que leurs parents continuent les lectures à haute voix.
• 8 enfants sur 10 ont un attachement très fort à la lecture à haute voix (80% des 6-17 ans adorent ou aiment beaucoup).
• Cet intérêt de la lecture à haute voix chez les enfants de tous âges est justifié par un temps privilégié passé avec les parents.
• 97% des parents interrogés pensent que la lecture à haute voix développe le langage.
• Alors que près des trois quarts des parents d’enfants âgés de 0 à 5 ans (73 %) disent qu’ils ont commencé à lire à haute voix à leur enfant avant l’âge de un an, seulement 30 % disent avoir commencé avant l’âge de trois mois.

3) Lire à l’école => les niveaux scolaires
En bref…
• Les enfants des ménages à faible revenu lisent des livres principalement à l’école et beaucoup moins en dehors de l’école contrairement aux enfants des ménages à revenu plus élevé.
• Plus de la moitié des enfants (54 %) — surtout les 9-11 ans, lisent un mélange égal de fiction et non fiction. Les enfants âgés de 6 à 8 ans lisent surtout de la fiction.
• Les filles sont beaucoup plus autonomes dans leur lecture que les garçons (61% contre 44).
• Pour 67% des enfants, les bibliothèques sont les meilleurs endroits pour trouver de la lecture plaisir.
• 90% des enfants choisissent leurs livres en fonction de leur niveau scolaire.
• Lorsque les choix de lecture sont en dessous ou au dessus des niveaux de lecture, la principale raison est l’intérêt pour le sujet traité, ou bien pour le plaisir de relire un livre apprécié.

4) Ce que les enfants attendent des livres => des livres imprimés dans un monde numérique
En bref…
• 90% des 6 – 17 ans avaient choisi les livres qu’ils ont particulièrement aimé et/ou terminé.
• Les 6 – 8 ans cherchent avant tout à rire.
• Près des trois quarts des garçons et filles (73 %) relèvent qu’ils liraient plus si il y avait plus de livres qu’ils aiment.
• Les parents encouragent la lecture en laissant leurs enfants choisir leurs propres livres.
• Si les parents n’encouragent plus trop la lecture de livres lorsque leurs enfants atteignent un certain âge, ils participent à leur découverte des ebooks.
• Le pourcentage d’enfants qui ont lu un ebook a régulièrement augmenté depuis 2010.
• Alors que la maison est le lieu principal pour la lecture des ebooks, le pourcentage d’enfants qui lisent des livres électroniques à l’école a presque doublé depuis 2012. Néanmoins leur préférence reste le livre imprimé.
• Près des deux tiers des enfants interrogés (65 %) conviennent qu’ils voudront toujours lire des livres imprimés.
• En 2012 38% des enfants disaient préférer les ebooks à l’imprimé (43%), en 2014 ils ne sont plus que 34% à préférer les ebooks (contre 55 pour l’imprimé).
• Les bibliothèques de la maison sont composées principalement de livres imprimés, dont beaucoup sont des livres pour enfants. Dans les maisons de lecteurs d’ebooks, six parents sur 10 (59 %) précisent que les ebook sont majoritairement des livres pour adulte.

Au-delà des fondamentaux comme la lecture à voix haute (je vous renvoie aux petits champions de la Lecture), ce qui intéresse particulièrement La Souris Qui Raconte dans cette étude,  ce sont les chiffres de l’imprimé Vs numérique. L’engouement est en baisse alors que l’on est dans un pays anglophone, plus en avance sur le numérique que notre pays !
Là où on aurait attendu une progression entre 2012 et 2014, l’effet de découverte passé, il semble que la tendance s’inverse et que les jeunes lecteurs, après avoir lu des livres numériques, reviennent d’eux-même à l’imprimé ! Reste à vérifier la courbe de cette tendance en 2015.  Car si les enfants aiment choisir eux-mêmes leurs lectures et que les livres numériques des parents sont pour les adultes, je soupçonne que la donne, de fait, soit un peu biaisée. Il faut bien que je me rassure non ?


C’est la question que je me suis posée ce matin, alors que j’arrivais très en retard à l’invitation qui m’avait été envoyée par le SNE la semaine dernière.

Commençons par le début. Connaissez-vous Les petits champions de la lecture ? L’idée majeure des créateurs, Antoine Gallimard, Président de l’Association et Vincent Montagne, Président du Syndicat National de l’Edition, est je cite :

(…) proposer aux enfants et à leurs enseignants une aventure fondée sur le plaisir, sur une expérience ludique et accessible, puisqu’elle n’oblige pas à mémoriser le texte, fondée sur le libre choix et le partage. Une expérience qui engage la sensibilité de l’enfant, qui révèle des qualités spécifiques et développe sa confiance en lui.

De ce passage, extrait de l’édito figurant sur le document remis ce matin, je retiens deux mots PLAISIR et PARTAGE ! Deux mots auxquels La Souris Qui Raconte, toute numérique qu’elle est, accorde la plus grande importance. Des histoires plaisir à lire autrement, la ligne d’accroche de LSQR en témoigne ! Et puis partage, comme une évidence, parce que la lecture c’est d’abord cela, le partage d’un texte par son auteur à ses lecteurs ou le partage d’un texte par le lecteur à son auditoire !

En quelques lignes je vais vous synthétiser cette formidable initiative dont c’est la troisième édition. Les inscriptions sont ouvertes aux classes de CM2 (enseignants et médiateurs du livre) sur le site jusqu’au 5 janvier 2015. Le déroulement du concours, qui se joue sur toute l’année scolaire, se fait en 5 étapes détaillées sur le site avec leurs inscriptions successives. La finale aura lieu une fois encore à la Comédie Française, le 24 juin 2015. Les parrains de l’évènement sont Guillaume Gallienne (pas moins !) et un auteur Timothée de Fombelle, pour l’édition 2015. En 2014, c’était Daniel Pennac, qui parlait avec beaucoup d’émotion de ces rencontres émouvantes de l’auteur et de son lecteur.

Voilà donc, ce matin je me suis plue à écouter Thimothée parler avec passion de son rapport aux enfants lecteurs, notamment de la petite Safa, qui avait choisi de lire un de ses livres en 2012.
Je n’ai pas très bien compris comment je me suis retrouvée là, dans ce petit comité, assise non loin de Christine de Mézières, déléguée générale du Syndicat National de l’Edition. Mais j’ai été heureuse d’en être, seule représentante de l’édition numérique jeunesse !

N’hésitez pas à partager ce grand jeu de lecture à haute voix pour tous les enfants de CM2, à en parler dans les écoles de vos enfants, dans les bibliothèques de votre villes, dans vos librairies.
Un enfant qui lit à haute voix, en y mettant tout son cœur, c’est un moment de grand bonheur !

 

 


22 | 03
2012

Question de faire un contre-point à mon dernier billet Le « Lire » et la tablette et de continuer l’expérience, je n’ai aujourd’hui pas donné le choix du support de lecture à mon petit club de filles. Par contre le livre choisi, s’apparentant aux livres jeux, rentrait parfaitement dans l’expérience.

« Le château aux 100 oubliettes » (édité chez Gründ) devait occuper la première partie de l’heure de Lire & Faire Lire. La deuxième, se passerait à découvrir un ibook plutôt qu’une application. Pour ceux qui ne connaissent pas ces ouvrages, dont mon fils fut très friand (d’accord il y a quelques années !), il s’agit de faire un choix en fonction des questions posées dans le texte, et de se rendre dans une page plutôt que dans une autre. Il n’y a donc pas de linéarité au récit, il faut juste arriver à la fin sain et sauf ! Des tas de pièges sont tendus… et vous pouvez très bien vous retrouvez au début du livre, à relire une page déjà lue, parce que vous n’avez pas fait le bon choix !

J’ai tout de suite fixé les règles de notre lecture. Elles étaient 6. Chacune d’elle, à tour de rôle, devait choisir le chemin à emprunter, après avoir répondu à la question posée et localisé les indices lui permettant d’avancer. Si l’une d’entre elle calait, elle pouvait solliciter l’aide d’une autre.  Eh bien vous savez quoi… J’ai fait un carton ! Prises au jeu, et donc au livre, nous n’avons pas vu passer l’heure et ce n’est qu’à la toute fin du temps imparti que je leur ai lu quelques lignes seulement de Clic! Je lis.

Vous devinerez facilement ce que je leur lirai la semaine prochaine !


Aujourd’hui jeudi, c’est le jour de « Lire & Faire Lire » avec mes enfants de CE2, et en prévision de la conférence de dimanche, j’expérimentais pour la première fois une lecture sur iPad.
Je leur avais choisi le merveilleux livre dont je vous avais parlé dans mon dernier Coup de cœur.

Passée l’excitation de la découverte de l’objet, mes cinq chipies ont eu bien du mal à rester attentives à ma lecture, et c’est avec un grand étonnement que je me suis retrouvée débordée !
Submergée de sollicitations pour toucher… tourner la page… jouer du piano… faire voler les livres ou encore Morris… mon club des 5 ne manifestait pas beaucoup d’intérêt pour le récit lui-même. Plus préoccupées que jamais à être LA meneuse de cette lecture inhabituelle, elles se sont jalousées l’objet avec une convoitise à laquelle je ne m’attendais pas… et qui vous l’aurez compris me fait m’interroger sur la pertinence des enrichissements dans un récit.

Fatiguée de les voir se chamailler, j’ai coupé court à la lecture de ce livre (qui au passage « bugue » quand même beaucoup), pour aller vers une lecture sans aucun enrichissement. Je nous ai donc conduit dans la malle de « La grande récré » où 6 livres sommeillent ! Evidemment, j’ai eu droit à la soupe à la grimace, mais l’enfant n’est pas rancunier, et très vite, j’ai retrouvé mes 5 petites nanas attentives et ayant retrouvé l’envie de lire elles-mêmes !

Une heure passée avec elles et mon iPad pour arriver à cette question fondamentale :

Qu’apportent les enrichissements dans un livre sinon une distraction qui rentre peut-être directement en conflit avec l’essence même du texte ?

Ceci étant posé, cette expérience est la première et a, sans aucun doute, besoin d’être confrontée à d’autres pour me permettre de répondre, démonstrations à l’appui ! A suivre donc…


Il en était question . Et depuis rien… ! Qu’est-ce donc diraient certains ! Elle dit que…, et ne fait pas… diraient d’autres ! Alors vite je vous raconte où nous en sommes, mes jeunes lecteurs et moi !

Les présentations d’abord. Vous connaissiez Yanis, Théo, Sarah, Diana et Aurore, ainsi que Lisa, Mathéo, Noémie, Johaina et Cédric. Depuis j’ai fait la connaissance de Cléophée, Yohann, Léa, Matteo, Anne-Lise, Marie M. et Marie P., Louison et enfin Kevin. Cette jolie marmaille tourne en boucle au gré de leurs envies de lecture depuis 4 jeudis consécutifs. Et c’est un pur bonheur !

Je vous avais donné leur coup de cœur, « Loulou » de Soltareff. Ils ont demandé à le relire. Et pour l’instant, il faut reconnaître que cela reste leur vrai coup de cœur !

Mais ils ont aussi découvert avec grand plaisir « Sssi j’te mords, T’ES MORT ! » (édité chez Didier Jeunesse). Excités comme des puces dès que je commençais la phrase Sssssssssi j’te mords… (qui revient comme un jeu) ils la continuaient en hurlant dans la classe ! Ils ont aimé le texte de Pierre Delye, plein d’humour. Ils ont moins accroché aux illustrations de Cécile Hudrisier. Pourtant, qu’est-ce qu’elles sont bieennnn !

Ils ont également découvert une histoire d’amour (et à cet âge là -ils ont 7 ans- ça les travaille déjà) qui les a beaucoup amusés. En plus de toutes les sortes de bêtes improbables (les enfants ont adoré la renifleuse péteuse) croquées avec brio par Geoffroy de Pennart et édité chez Kaléidoscope, il y a une princesse et son chevalier, un dragon jaloux et tout cela donne « La princesse, le dragon et le chevalier intrépide » ! C’est drôle et ils en redemandent. Ils ont aimé les détails dans les illustrations. Sans succomber au charme de la princesse (normal, ils ne sont pas chevaliers), ils ont adoré les goinfrosore, bouffetoucrus (qui sont cuits) et autres gloubignasses ! Un régal pour eux comme pour moi !

La prochaine fois, nous parlerons de Mijade et de Annette Boisnard (qui a eu la très grande gentillesse de m’adresser par la poste 3 de ses livres -MERCI!-) ainsi que de Séverine et Lionel et de leur inénarrable « Arsène veut grandir« 

La fin de la séance de lecture était un peu mouvementée, les enfants allaient visiter la Poste de ma ville, alors je suis repartie dans le froid, ravie !